Courez de manière à l’emporter !

Dans sa première lettre adressée aux Corinthiens, saint Paul fait un parallèle audacieux entre les courses que l’on pouvait voir dans les stades et le chemin du salut qui conduit les hommes au Ciel. Pour lui, chaque chrétien devrait mettre autant d’ardeur à s’entraîner pour vivre l’Evangile qu’un athlète de haut niveau le fait pour gagner sa course. Il insiste en précisant que, bien qu’il le fasse pour obtenir un titre de gloire qu’il sait pourtant très éphémère (son couronnement, c’est-à-dire son titre olympique, sa médaille d’or, remise en jeu à chaque course), cependant l’athlète s’impose bien une disciple très exigeante car il ne pourrait atteindre son objectif sans une très grande rigueur et un travail incessant.

Et c’est là que le parallèle fait par Paul trouve tout son sens avec la vie du baptisé : nous, notre objectif final, c’est d’occuper la place que Jésus a préparée pour nous dans le Royaume de son Père et nous savons que cette place nous est acquise pour l’Eternité. Mais pour autant, mettons-nous seulement autant d’ardeur et autant d’exigence que le sportif ne le fait dans sa discipline pour nous approcher de ce but ultime de notre vie ? Nous levons-nous comme lui le matin avec la perspective de cette victoire finale et dans l’idée de faire de cette journée qui commence une nouvelle journée d’entraînement ?

Alors que viennent de s’achever les Jeux olympiques de Paris 2024, avec toute l’effervescence que cela a provoquée dans tout notre pays et particulièrement dans notre région d’Île-de-France, nous ne pouvons pas commencer cette année sans nous laisser interpeller par tout ce que nous avons pu voir et souvent admirer. Et nous devons aussi nous laisser interroger par l’inouï des moyens mis en œuvre pour faire de cet événement planétaire un grand moment à la gloire du sport et des sportifs.

En Île-de-France, nous avons aussi dû en accepter les à-côtés depuis plusieurs mois, avec un certain nombre de désagréments qui ont impacté nos vies quotidiennes. Et pourtant, cela nous a semblé normal, d’une certaine façon, au regard de l’ampleur de l’événement et de sa dimension historique et symbolique. On n’a rien sans rien, pourrait-on dire pour résumer notre rapport personnel à l’événement ! Mais si nous reprenons le parallèle établi par saint Paul s’adressant aux Corinthiens : alors que tout dans notre expérience humaine nous fait dire que l’on n’a rien sans rien, pour ce qui est de la vie éternelle, pourrions-nous l’avoir sans rien ?

Aussi, en ce début d’année scolaire, prenons le temps de méditer ces quelques paroles d’exhortations adressées par Paul aux athlètes de Dieu que nous sommes ou que nous devrions être, et prenons de bonnes résolutions pour nous remettre à l’entraînement après cette période de vacances ! (cf. 1Co 9, 23-27).

Père Eric Duverdier

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