1976 : premières liaisons commerciales du Concorde
« Plus vite, plus haut, plus fort ». La devise olympique pourrait s’appliquer au Concorde. Nous étions tellement fiers de notre bel oiseau blanc ! Ne disait-on pas à l’époque : « on prend l’avion mais on vole sur Concorde » !
En 1958, des entreprises aéronautiques britannique, française, américaine et soviétique veulent construire le premier avion civil supersonique. Sud Aviation (devenu Aérospatiale) et Bristol Aéroplane Company (futur British Airways) donneront naissance à Concorde. La Russie construira le Tupolev tandis que les Etats-Unis abandonneront le projet.
Le début de l’aventure
En 1962, le projet franco-anglais prend forme et le 11 décembre 1967, le 001 sort de son hangar de Toulouse ; son envergure est de 25,56 m ; il mesure 62,10 m de long et 11,41 m de haut. Son premier vol de vingt-neuf minutes a lieu le 2 mars 1969 avec aux commandes André Turcat, décédé récemment. Après cinq ans de tests, il recevra son certificat de navigation le 10 octobre 1975.
Les débuts commerciaux
Les premières liaisons commerciales seront effectuées simultanément le 21 janvier 1976 sur Londres-Bahrein et Paris-Rio de Janeiro. Soixante-quatorze commandes sont alors prises par seize compagnies aériennes dont huit nord-américaines. Mais le premier choc pétrolier et les pressions écologistes entraînent l’annulation générale des commandes. En 1976, les Etats-Unis autorisent l’atterrissage du supersonique à Washington puis à l’aéroport New-York J.F.K. l’année d’après, reliant ainsi les deux continents en moins de 3 heures 30 minutes. Rappelons-nous que Charles Lindbergh traversa l’Atlantique en 33 heures et 30 minutes en 1927.
Quelques records
Ses réservoirs contiennent 92 à 95 tonnes de carburant, dont une tonne consommée au roulage. Avec 70 tonnes de poussée au décollage (160 000 CV), il atteint malgré ses 185 tonnes, 400 km/h en 30 secondes et vole à une altitude de 19 000 m ; il peut transporter jusqu’à 100 passagers. Mach 1 (vitesse du son) est atteint en octobre 1969. A Mach 2, qu’il dépassera un an après, il parcourt 100 km toutes les trois minutes soit 555 mètres/seconde. A cette vitesse, malgré le froid extérieur (-57°C environ), la peau de l’avion va atteindre +127°C, ce qui va provoquer un allongement du Concorde d’environ 23 cm. Sa vitesse de toucher des roues est de près de 300 km/h : une piste de 3 800 mètres lui est réservée à Roissy. En août 1995, il effectue un tour du monde, (40338 kms), en 31 heures 27 minutes et 49 secondes.
La fin du rêve
Le 25 juillet 2000, le vol 4590 d’Air France décolle de Paris-Charles-de-Gaulle et s’écrase deux minutes plus tard sur un hôtel à Gonesse provoquant le décès de cent treize personnes dont six au sol.
En 2003, Air France et British Airways décident de mettre fin à l’exploitation du seul avion commercial supersonique au monde. Le 31 mai, Concorde tire sa révérence et disparaît du ciel qui ne sera plus le plus bel endroit de la terre sans lui, asphyxié par les changements et évènements politiques et économiques.