Sur un petit air…
A toutes les époques, la chanson a toujours fait partie de notre vie. Déjà au Moyen-âge, elle était colportée par des troubadours qui s’exprimaient dans la rue ou la cour des seigneurs en langue occitane, dérivée du latin, pour chanter des couplets souvent axés sur l’amour courtois. C’est aussi à cette époque que sont apparus les chants grégoriens.
Du XVIIème au XVIIIème siècle, le Pont Neuf à Paris devient le lieu où se forment les chansons populaires : complaintes criminelles, romances… transmises au reste du pays par des colporteurs ou compagnons. Au XIXème, après la Révolution, la liberté d’expression a mis en vogue les chansons politiques auprès des chanteurs de rues et dans les cafés concerts.
Au siècle dernier, leur rythme et leur diversité ont apporté de grands bouleversements dans la vie de chacun. Depuis 1877, année où Thomas Edison inventa le phonographe, des découvertes de plus en plus performantes permettent d’écouter les chansons du fond de son fauteuil : tourne-disques ou électrophone, transistor, télévision, walkman, lecteur CD, Internet et bien d’autres plus récemment.
Les chansons au fil des ans
Dans les années trente, le music-hall a remplacé le café-concert ; le public se déplace à l’Alcazar, au Casino de Paris, au Moulin Rouge, … pour y applaudir Félix Mayol, Mistinguett, Maurice Chevalier, … ou encore Ouvrard, comique-troupier. On chante dans les rues où les passants fredonnent les airs de l’époque, accompagnés par l’accordéon ou l’orgue de Barbarie.
En période de guerre, les chansons deviennent patriotiques comme « Le temps des cerises », indissociable de la Commune de Paris en 1871, « Le chant des partisans », hymne à la Résistance, « Douce France » en 1943 par Charles Trenet qui rappelle la France d’avant-guerre, « Fleur de Paris » par Maurice Chevalier en 1944, pour évoquer la fidélité secrète du drapeau pendant l’occupation… Après la Libération, l’opérette devient populaire. Les décors, les costumes font rêver surtout lorsque Luis Mariano chante les célèbres airs de « Violette impériale », du « Chanteur de Mexico » ou de « La belle de Cadix ».
Dans les années cinquante, de nouvelles générations de chanteurs, engagés pour la plupart, rencontrent le succès : certains devenant des vedettes internationales comme Edith Piaf, Aznavour, Montand, Ferré, Bécaud, Brassens, Brel, Ferrat, … Hélas, ils ne sont plus parmi nous mais ils nous ont laissé des refrains inoubliables et indémodables, réactualisés pour la plupart par des chanteurs d’aujourd’hui.
Les fameuses années soixante apportent un réel bouleversement dans le besoin d’émancipation de la jeunesse qui écoute « Salut les copains ! » l’oreille collée au transistor ou se retrouve au Golf Drouot pour voir et encourager leurs idoles débutantes. Rythmes et danses endiablés arrivant principalement des USA, ont souvent fait lever les yeux au ciel de nos parents ! La vague yéyé ouvre la porte au changement musical pour les décennies suivantes. Et quels changements ! C’est aussi le début des tournées d’été sur les plages lancées par la radio Europe 1. Chaque vacancier a ainsi la chance d’entendre et de voir gratuitement ses idoles sur des scènes éphémères.
Comme pour le cinéma, la chanson a ses récompenses. Les distinctions sont nombreuses et variées et favorisent la célébrité de l’artiste vainqueur.
Il y a quelques années, les comédies musicales sont revenues à la mode. Nées de l’autre côté de l’Atlantique, elles renaissent sur les scènes françaises. Est-ce la nostalgie des spectacles de l’entre-deux guerres ? Des milliers de spectateurs se sont précipités dans les salles pour applaudir les comédiens chanteurs. On se souvient de la douce histoire « d’Emilie jolie, Hair, Starmania, Les dix commandements, Notre-Dame de Paris, Le roi Lion, … ». Leur succès est tel que ces spectacles ont été prolongés dans leur durée et que certains sont de nouveau rejoués quelques années plus tard.
Avec les concerts à gros budgets, les chanteurs se produisent dans d’immenses salles et même parfois des stades pouvant accueillir des milliers de fans. Ces salles sont devenues mythiques : l’Olympia, Arena, Zénith, Bercy… et le tristement célèbre Bataclan. Avant son agrandissement, l’Olympia a connu des moments très particuliers où les fans déchaînés cassaient les fauteuils au passage de leur idole comme Gilbert Bécaud et Johnny Halliday ; hé oui, cela existait déjà dans les années cinquante !
Quel que soit son rythme, la chanson nous apporte l’évasion et nous rappelle des souvenirs plus ou moins joyeux ! Si la chanson n’existait pas, il faut bien avouer que la vie serait monotone ! Et d’ailleurs, qui n’a jamais chanté sous la douche ?