Avec le pape aux JMJ 2023

Jeudi 3 août, le pape rappelle aux jeunes que Dieu les aime et les appelle

Lors de la cérémonie d’accueil des JMJ à Lisbonne, le pape François a été acclamé par environ cinq cent mille jeunes pèlerins, dont quarante et un mille Français. Au cours de ce premier grand rendez-vous avec la jeunesse catholique du monde, le Saint-Père a invité son auditoire à s’appeler les uns les autres par son nom, comme le fait Dieu avec nous, et à nous rappeler la beauté d’être aimés et précieux.

Pour Dieu, nous ne sommes pas « un numéro » mais « un visage », au contraire de ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Certes, sur ces derniers nous sommes connus mais le nom est traité « par des algorithmes » qui ne mettent pas en jeu l’« unicité » mais l’« utilité pour les études de marché ». « Combien de loups se cachent derrière des sourires de fausse bonté » met en garde le pape qui insiste : « ce sont les illusions du virtuel, et nous devons veiller à ne pas nous laisser tromper » par « des choses vaines et superflues, qui nous laissent vides à l’intérieur … Tout le contraire de Jésus, qui a confiance en nous ; pour lui, chacun de nous est unique, important ».

Pour une Église ouverte à tous

«  Nous, son Église, sommes la communauté des appelés », non pas la communauté des meilleurs car nous sommes tous pécheurs, mais appelés et aimés «  tels que nous sommes, pas comme nous voudrions être ou comme la société aimerait que nous soyons. Dieu nous appelle avec les défauts que nous avons, avec nos limites et notre envie d’avancer dans la vie. Ayez confiance parce que Dieu est Père et c’est le Père qui nous aime… Et nous avons une grande aide, la Mère du Seigneur : elle est notre Mère aussi ».

Pour François : « Personne n’est inutile, il y a de la place pour tous, tels que nous sommes !… Mais Père, moi je suis un misérable : y a-t-il de la place pour moi ? Il y a de la place pour tout le monde ! L’Église est un lieu pour tous… Tous, tous, tous ! ». Le pape François l’a fait répéter à plusieurs reprises au demi-million de jeunes qui l’a accueilli au Parque Eduardo VII de Lisbonne.

Mieux vaut poser des questions

Le pape, interrompu par les applaudissements et les cris des jeunes enthousiastes, poursuit en évoquant les questions que ces pèlerins lui ont posées. « Ne vous lassez jamais de poser des questions. Poser des questions c’est bien, c’est même souvent mieux que de donner des réponses, parce que c’est le meilleur remède contre l’habitude, contre cette normalité plate qui anesthésie l’âme ».

« Les questions que vous avez en vous – poursuit-il, posez-les quand vous priez devant Dieu ».

 

Vendredi 4 août : Chemin de Croix, du Calvaire à la confiance

Le pape François a retrouvé le parc Eduardo VII pour la seconde grande rencontre avec huit cent mille jeunes pèlerins : le chemin de croix. Avant, il s’adresse à chacun et demande : « est-ce que je pleure parfois ? Y a-t-il des choses dans la vie qui me font pleurer ? Même quand nous pleurons, Jésus est là. Il pleure avec nous, parce qu’il nous accompagne dans l’obscurité qui provoque nos pleurs ». « Jésus espère combler, par sa proximité, notre solitude, notre peur, il espère nous pousser à embrasser le risque d’aimer », qui « vaut toujours la peine d’être couru ». « Aujourd’hui, conclut le pape, nous allons parcourir le chemin avec Lui, le chemin de sa souffrance, de nos anxiétés, de nos solitudes, et dans ce moment de silence, pensons aussi au désir de notre cœur de retrouver le sourire ».

Que Jésus nous apprenne à être des bâtisseurs de ponts

Comme en réponse, des jeunes, dans chacune des quatorze méditations rédigées par vingt-cinq jeunes des cinq continents, ont demandé à Jésus de leur apprendre à aller de l’avant, de leur donner la force d’aimer dans un monde marqué par les guerres, les attentats, les fusillades de masse, la violence conjugale, la maltraitance des enfants, les abus de pouvoir… Ils lui demandèrent de les aider à être des bâtisseurs de ponts pour vaincre l’intolérance, parfois au sein même de l’Église, pour lutter contre l’individualisme et l’égocentrisme, pour au contraire trouver le vrai bonheur, qui est « de se laisser attirer par le visage de l’autre ». Ils expriment leurs angoisses, leur peur de l’avenir sur une planète menacée par des « modes de vie déséquilibrés qui font que certains meurent de faim tandis que d’autres tombent malades à cause de la suralimentation ». Ils demandent donc à Dieu de leur enseigner « à vivre des modes de vie plus simples, plus solidaires, plus conscients des conséquences, plus proches de l’essentiel, plus semblables à Lui ».

Samedi 5 août : un chapelet avec les plus fragiles

François s’est rendu samedi 5 août au matin au sanctuaire Notre-Dame de Fatima ; cette étape de quelques heures a été ajoutée car le Saint-Père voulait prier Marie pour mettre fin à la guerre en Ukraine et à toutes les guerres qui empoisonnent le monde ; jeudi, il avait reçu une délégation de jeunes Ukrainiens en audience privée, pour les assurer de sa proximité douloureuse et priante ; environ cinq cents jeunes Ukrainiens participaient aux JMJ.

Puis le pape a prié le chapelet avec une centaine de jeunes malades et une douzaine de prisonniers, invoquant en particulier l’intercession de la Vierge Marie pour la paix ; ce sont des prisonniers qui ont conduit la prière.

Une Mère pressée de rejoindre ses enfants

Après ce chapelet, François a pris la parole, choisissant à nouveau de se lancer dans un discours improvisé.

« L’Église n’a pas de portes, pour que tout le monde puisse y entrer, a d’abord déclaré François, car c’est la maison de la Mère, et une mère a toujours un cœur ouvert pour tous ses enfants, tous, tous, tous, sans exclusion : … Marie est « empressée » d’écouter nos prières, et puis elle tourne notre cœur vers Jésus. Marie, apparue à Fatima « pour que l’incrédulité de tant de cœurs s’ouvre à Jésus, nous montre ce que Jésus nous demande : marcher dans la vie en collaborant avec Lui ».

Le pape demande aux jeunes de regarder leurs racines d’amour

Un million cinq cent mille jeunes ont participé à la veillée des JMJ et ont écouté le pape les appeler à « marcher dans l’espérance, à se relever toujours, à partir pour devenir des missionnaires de la joie qui relèvent les autres » en regardant les racines d’amour et de foi que sont nos parents, nos grands-parents, nos amis.

Dimanche 6 août : François donne trois verbes comme viatique

Dimanche de la Transfiguration : « Trois verbes : briller (aime comme lui aime), écouter (il te dira quel est le chemin de l’amour), ne pas craindre (il connait ton cœur). Courage ! »

Eric Le Scanff

Sources: Vatican News, KTO, La Croix

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