Décédé il y aura quatre-vingts ans cette année (le 23 janvier 1944 à Oslo), les toiles expressionnistes d’Edvard Munch avaient été exposées fin 2022 et jusqu’en janvier 23 au musée d’Orsay, cela cent soixante ans après sa naissance (12 décembre 1863). Cette exposition s’intitulait : « Un poème de vie, d’amour et de mort », résumant ainsi une production ample et complexe d’œuvres en partie méconnues.

Bien sûr, chacun connaît de lui son œuvre « Le cri » qui n’a jamais aussi bien représenté l’angoisse, tableau qui apparaît dans des séries telles que « Les Simpson » ou le film d’animation « Persépolis » et a peut-être inspiré le créateur de Ghostface dans la série de films d’horreur Scream, mais sait-on que sa production artistique s’étend aussi à la lithographie, la sculpture, la gravure, les collages, le théâtre et le cinéma. D’autres toiles comme « La Madone », « Le Vampire », « La Jalousie » et « Le Baiser », font partie des peintures les plus célèbres au monde.

« La frise de la vie », une série de tableaux peints dans les années 1890 est conçue comme un discours sur le cycle de la vie et de la mort. « Madone », « La Danse de la vie », « Le Cri », « Soirée sur l’avenue Karl- Johann », « Anxiété » et « La Femme aux trois stades de son existence » font partie de ce cycle qui s’articule en quatre grandes séries thématiques : éveil de l’amour, épanouissement et déclin de l’amour, angoisse de vivre et mort. En 1937, le gouvernement nazi met en place à Munich l’exposition « art dégénéré » en opposition à l’exposition « purs chefs-d’œuvre de l’art allemand » et quatre-vingt-deux de ses œuvres y sont présentées en même temps que des toiles de Picasso ou de Chagall, George Grosz et autres peintres du dadaïsme, du futurisme, du cubisme ou de l’impressionnisme.

A sa mort, la ville d’Oslo hérita des œuvres en sa possession : plus de 1 000 peintures, 15 000 eaux-fortes, lithographies et gravures sur bois, 4 500 aquarelles et dessins ainsi que 6 sculptures.

Bruno Gonin