Cent ans déjà
Lundi 11 novembre 1918, 11 heures : dans toute la France, les cloches sonnent à la volée. Au front, les clairons bondissent sur les parapets et sonnent le « Cessez-le-Feu », « Levez-vous », « Au Drapeau ». « La Marseillaise » jaillit à pleins poumons des tranchées. Même soulagement en face, dans le camp allemand.
Pour la première fois depuis quatre ans, Français et Allemands peuvent se regarder sans s’entretuer. Un armistice (arrêt des combats) a été conclu le matin entre les Alliés et l’Allemagne. Il laisse derrière lui huit millions de morts et six millions de mutilés.
L’armistice est signé dans le wagon spécial du général Foch au carrefour de Rethondes au milieu de la forêt de Compiègne, le 11 novembre à 5 h 15 du matin.
Les Français ne manquent pas de noter que ce jour est la fête du saint patron de leur pays, saint Martin, alors très populaire. Martin évangélisera la France. Puis très apprécié comme évêque de Tours, il sera inhumé dans sa bonne ville le 11 novembre 397. Une pieuse légende raconte que, lorsqu’on transféra la dépouille du saint de Candé à Tours, les buissons se mirent à refleurir à son passage le long de la Loire ! Ce miracle serait à l’origine de l’été de la Saint-Martin, un redoux en fait occasionné par des vents du sud-ouest qui touchent la France autour du 11 novembre.
Cent ans après, refleurissons aussi la France et n’oublions pas nos millions de morts qui se sont sacrifiés pour leur pays. Participer à une des commémorations de notre secteur, c’est leur rendre hommage et en même temps régénérer en nous les valeurs qu’ils incarnent : courage, abnégation, sacrifice et défense de l’honneur de la France. Y emmener les enfants, c’est leur transmettre le souvenir de ces hommes qui ont tout sacrifié, au péril de leur vie, pour défendre les leurs et notre chère patrie.
Yves Maretheu Rédacteur en chef