Ces cloches qui nous réveillent
Quelles sont ces cloches qui sonnent à la volée, trois fois par jour, parfois précédées de deux fois trois coups ? On les appelle « l’Angélus », comme le célèbre tableau de Millet, où l’on n’entend évidemment pas le son, mais sur lequel on voit deux paysans qui se sont arrêtés de travailler, casquette dans la main, et prient.
L’Angélus nous réveille le matin – c’est même un peu dur le samedi et le dimanche – mais il sonne aussi pour nous réveiller l’âme dans le cours de la journée. Sortir du quotidien, de l’activité, des affaires, des préoccupations, pour s’éveiller à une autre réalité, spirituelle, ce qui permet de relativiser un peu les soucis du moment.
Derrière le son des cloches, pour les catholiques, il y a une prière. Les paroles de la prière de l’Angélus forment trois parties : d’abord, le rappel de la foi en l’incarnation de Dieu en l’Homme grâce à l’accueil de la Parole et à la disponibilité de Marie (et de la nôtre):
L’ange du Seigneur porta l’annonce à Marie, et elle conçut du Saint Esprit
« Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ».
Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous.
Deuxième partie : le secours du ciel, de la communion des saints, à commencer par Marie elle-même, secours nécessaire à cause de nos limites humaines : « Priez pour nous, Sainte mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ ».
Troisième partie : la prière à Dieu le Père, l’espérance de la vie éternelle, qui passe par le chemin que Jésus a pris lui-même : « Répands ta grâce dans nos âmes, Seigneur, afin qu’ayant connu, par le message de l’ange, l’incarnation du Christ, ton Fils, nous parvenions, par sa passion et par sa croix, à la gloire de la résurrection ».
Ces cloches n’ont pas de paroles en elles-mêmes, et nous aident ainsi, croyants ou pas, à faire un break pour creuser un espace intérieur et ainsi retrouver du sens dans l’activité quotidienne.
Hervé Bry