Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
C’est par cette double affirmation que les premiers chrétiens se saluaient au matin de Pâques dans les premiers temps de l’Eglise. Une manière de se porter mutuellement dans la foi, une sorte de mot de passe à l’heure des persécutions de l’Empire romain, mais aussi une bonne nouvelle répandue de bouche à oreille, comme un murmure galopant qui, en parcourant la surface de la terre, devient une proclamation solennelle scandée aujourd’hui par plus du tiers de la population mondiale. Imaginez que tous ensemble, au même moment, ce 12 avril 2020, ces 2,3 milliards d’hommes, femmes et enfants proclament chacun à haute voix cette affirmation de foi ? Avec un peu de chance, les martiens eux-mêmes en seraient ébranlés ! Et sûrement qu’ils se convertiraient… En tout cas, cela ferait un sacré vacarme !
Il y a deux mille ans, cette annonce est venue tirer de leur sommeil et de leurs doutes douze des amis de Jésus, les Apôtres. Et cette bonne-nouvelle qu’ils peinaient à espérer encore trois jours après l’avoir vu mourir sur la croix les a tellement bouleversés qu’ils se sont mis à proclamer les merveilles de Dieu sans plus se soucier d’autre chose que de permettre à tous de découvrir la Miséricorde de Dieu répandue dans les cœurs par Jésus-Christ, le Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme, victorieux de la mort et de toutes sortes de mal, lent à la colère et plein d’amour. Le soir même, trois mille personnes recevaient le baptême. Le lendemain, cinq mille de plus. Et cela est encore vrai aujourd’hui ! Dans les paroisses de notre groupement, ils sont chaque année une dizaine d’adultes et d’adolescents qui se préparent à recevoir le sacrement du baptême. Sans compter la centaine d’enfants que leurs parents présentent dimanche après dimanche tout au long de l’année pour qu’ils soient habités au plus intime d’eux-mêmes par cette vie éternelle et bienheureuse que Dieu promet à ses enfants.
Depuis la résurrection du Christ, la croix est devenue pour tous les hommes signe de victoire, et témoignage véridique de l’Amour de Dieu. Les chrétiens la portent fièrement autour de leur cou, elle repose sur leur cœur, elle accueille chacun dans la maison, elle veille sur ses occupants dans la chambre et sur ses visiteurs dans le salon, elle sert de balise pour les hommes et de point de ralliement au croisement des routes ou au sommet des églises. Les chrétiens la retracent sur eux-mêmes à chaque fois qu’ils prient, qu’ils entrent dans une église ou qu’ils passent devant un calvaire, tout à la fois comme une salutation, comme une proclamation de foi, comme un signe de reconnaissance, comme une invitation à la confiance en Dieu, comme une manière de lier le ciel et la terre, et tous les hommes entre eux. Alors, je me dis que si pour Noël nous accrochons tous des couronnes sur nos portes : et si pour Pâques nous accrochions tous une croix ? Je suis sûr que nous pourrions même organiser un concours !
Que Dieu vous bénisse.
Père Eric Duverdier, curé