Claude Monet, collectionneur
Au soir de sa vie, Claude Monet, reconnu comme l’un des créateurs du mouvement impressionniste, reçoit quelques journalistes dans ses appartements privés à Giverny. « Vous vous étonnez de ne voir chez moi que ma peinture et mes estampes japonaises ? Et pourtant j’ai aussi ma collection ; seulement je suis égoïste, ma collection est pour moi seul… et pour quelques amis… venez la voir ».
Suivons l’invitation du Maître et entrons au Musée Marmottant-Monet pour y découvrir pour la première fois et jusqu’au 14 janvier 2018, la plupart des œuvres que le peintre possédait.
Quatre années d’une enquête minutieuse
Dans cette exposition sont présentés peintures, dessins et sculptures signés Delacroix, Manet, Renoir, Morisot, Cézanne, Pissarro, Toulouse-Lautrec, Rodin… La plupart de ces œuvres sont des cadeaux offerts par ses amis artistes en reconnaissance de l’aide qu’il leur a apportée.
Pour la première fois, le public va pouvoir découvrir cette collection dont on ignorait le contexte dans lequel elle avait été acquise. C’est seulement depuis quelques mois, au terme de quatre ans d’une enquête minutieuse, qu’il a été possible d’en faire le parcours grâce entre autres aux correspondances entre les artistes ; comme cette lettre de Berthe Morisot demandant à sa fille Julie qu’après sa disparition, son grand ami choisisse un de ses tableaux pour lui laisser un souvenir d’elle.
La naissance de l’impressionnisme
Claude Monet naquit à Paris en 1840 et passa toute sa jeunesse au Havre où son père tenait un commerce d’articles coloniaux. Très attiré par la peinture, il refuse néanmoins d’intégrer une bonne école d’art. Il commença à travailler à l’Académie suisse de Paris où il fit la connaissance de Pissaro et Cézanne. Ces jeunes peintres consolidèrent les liens existant entre eux tout en cherchant des inspirations et des thèmes picturaux normaux. C’est en 1869 que Monet, accompagné de Renoir, peignit une série de tableaux à Bougival, lieu de loisirs très prisé des Parisiens. Les toiles travaillées avec des touches de couleur, rapides et vigoureuses, correspondaient à l’animation turbulente du petit monde qui s’y pressait. En 1874, une de ses œuvres « Impression, soleil levant » donna son nom au mouvement impressionniste.
La joie de vivre malgré la pauvreté
Les années suivantes virent un essor du courant impressionniste. Monet créa des chefs-d’œuvre telle que « La Gare Saint-Lazare » en 1878. Cependant ses toiles trouvèrent peu d’acquéreurs. Désespérément pauvre, il rechercha constamment des lieux où la vie était moins chère et vécut successivement à Argenteuil, Poissy, Vétheuil puis Giverny.
Les jours meilleurs
A la fin des années 1880, ses œuvres commencèrent à attirer l’attention du public et des critiques. Ce qui lui apporta le confort et la richesse.
Il acheta la propriété de Giverny en 1883 et y vécut jusqu’à sa mort. Petit à petit, il va transformer le jardin en un ensemble décoratif. Dix ans plus tard, il commence l’aménagement de son célèbre « jardin d’eau » avec l’étang aux nymphéas qu’il immortalisera dans de nombreux tableaux.
Son héritage
Claude Monet laisse une œuvre considérable autant par la quantité (plus de deux mille œuvres répertoriées) que par sa recherche impressionniste. Un premier inventaire listant toutes les œuvres qu’il possédait fut effectué à sa mort mais sera détruit dans les bombardements de la seconde guerre mondiale. Un second fut dressé en 1966 à la disparition de son fils, unique héritier. Mais entre-temps, Michel Monet, amateur de voitures anciennes et de safaris en Afrique, avait vendu les œuvres les plus chères de la collection de son père. Le musée Marmottant a réussi à reconstituer une partie de ce trésor qui nous révèle un aspect inconnu de l’intimité du grand peintre.
Dans les pas du Maître
La maison de Vétheuil qu’il occupa de 1878 à 1881 est ouverte aux visiteurs sur rendez-vous. Claire et Pascal Cardie, propriétaires du lieu, vous conteront l’histoire de Claude Monet dans le village. Les visites ont lieu les mardis, mercredis et jeudis et vous pouvez aussi y séjourner en chambres d’hôtes.
Renseignements et réservations au 06 70 12 73 30 ou : claudemonetvetheuil@gmail.com