Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique
C’est le 31 mars dernier que nous nous sommes retrouvés très nombreux, à la salle paroissiale de Triel-sur-Seine pour la conférence du frère Bernard Bourdin sur le thème du livre publié par le Conseil permanent de la conférence des Evêques de France (voir livre ci-contre).
Accueil : le père Matthieu Berger, curé de Triel, nous a tout d’abord accueillis. Puis Guillaume de Prémare, organisateur de cette conférence avec les AFC de Triel/Verneuil/Vernouillet, présenta le frère Bernard Bourdin : dominicain, docteur en Philosophie, en Histoire des religions et en Théologie, enseignant à l’Institut Catholique de Paris, spécialiste du théologico-politique.
Préambule : sur un sujet pertinent et dans une ambiance de campagne électorale très tendue, il nous précise qu’il ne nous dira pas pour qui voter mais passera en revue les dix chapitres du texte collectif des évêques, globalement très bon, en soulignant les points importants. L’autre aspect est de s’interroger sur le positionnement des catholiques dans le monde d’aujourd’hui.
Quelques points importants :
La crise du « Nous » : la société est fragmentée, les Français ont de plus en plus de mal à dire « Nous ». L’élément dominant est la question de l’entité culturelle. S’ajoute le manque d’intériorité et d’enracinement. Les évêques regrettent la judiciarisation de la société où la morale devient du moralisme. Globalement, le contrat social est à revoir car la cohésion nationale est mise à mal. La question des cultures pose des problèmes, l’insécurité culturelle créant un malaise sur l’identité nationale. Les évêques insistent sur l’importance de l’éducation et la famille qui est un enjeu anthropologique. Le rapport à notre histoire est fondamental car pour retrouver un sens du politique, il faut un rapport positif à notre histoire. La question du sens est le point central de la réflexion des évêques : comment faire émerger le « Nous » dans une période de déclin des grandes idéologies et où le politique n’aborde qu’une vision gestionnaire de la société. L’Eglise a une responsabilité historique si on veut dépasser le stade d’une politique gestionnaire, moralisatrice et judiciarisée. Pas pour recomposer un « Nous » confessionnel mais la tâche des catholiques est d’apporter à partir de leur expérience une réflexion en faisant interagir le sens de la personne humaine et du collectif. La force du christianisme, ce n’est ni d’agir en ONG humaniste ni de développer un pur dogmatisme, c’est penser une foi chrétienne qui nous appelle à nous particulariser et nous universaliser en nous appuyant sur notre légitimité historique, notre expérience, notre compétence théologique, nos richesses culturelles et spirituelles pour retrouver le sens du politique.
En conclusion :
Nous devons nous poser la question : comment habiter ce monde en respectant la création et en faire un monde commun ?
Après quelques questions, des remerciements chaleureux au conférencier, aux organisateurs et des applaudissements nourris, nous nous sommes quittés en ayant préalablement prié la Vierge Marie pour la France.
Yves Maretheu