DOM PERIGNON ET LE CHAMPAGNE
Quoi de plus festif que ce vin pétillant qui selon la légende aurait été inventé par dom Pérignon, un moine bénédictin né à Sainte-Menehould en décembre 1638 ou en janvier 1639 dans une famille aisée de sept enfants. En 1668 alors âgé de trente ans, il rejoint l’abbaye Saint-Pierre d’Hautvillers, près d’Epernay où jusqu’à sa mort, il y assurera le contrôle des vignes et des pressoirs. Charge importante à une époque où les monastères possèdent de vastes domaines d’où ils tirent toutes sortes de produits destinés à la vente. Lors d’un pèlerinage à l’abbaye de Saint-Hilaire, il découvre la vinification des vinseffervescents de Limoux. Son apport à cette méthode consiste essentiellement à assortir avant de les pressurer des raisins de diverses origines. Il enseignera sa technique au savant bénédictin Thierry Ruinard. Dom Pérignon est décédé le 24 septembre 1715, il y aura donc trois cents ans cette année. Il est enterré devant le chœur abbatial de Hautvillers.
Le coté effervescent de ce « vin du diable » lui a donné beaucoup de soucis pour réduire ce qu’il considérait comme un défaut car il engendrait des pertes considérables par éclatement des bouteilles de l’époque. Il n’en reste pas moins selon la légende « le père du champagne », et actuellement il y a toujours une cuvée spéciale de haute qualité qui porte son nom chez Moët & Chandon.
Mais avant le vin pétillant de dom Pérignon, la culture de la vigne existait déjà dans cette région. C’est au début de notre ère que les Romains y introduisent cette culture. On en tiraitune boisson sage (sans mousse) qui aurait été consacrée à Noël 496 lors du baptême deClovis par Saint Rémi.
Durant le XVIIIe siècle, le champagne commence à acquérirson rayonnement international, grâce aux propriétaires de célèbres maisons de champagne qui en assurent la promotion.
Cette boisson effervescente est élaborée essentiellement à partir de trois cépages : le chardonnay, le pinot noir et le pinot meunier. Il y a quatre zones de production : La montagne deReims, la vallée de la Marne, la côte des Blancs et le vignoble de l’Aube.
L’élaboration du champagne présente sept principales originalités parmi les grands vins français : cueillette manuelle, pressoir spécifique, assemblage, deuxième fermentation en bouteille, remuage, dégorgement et dosage ainsi qu’un temps de maturation minimum. Autant d’opérations répétées, pour certaines journellement, qui justifient le prix de ce divin breuvage.
Le champagne pétillant aurait été commercialisé pour la première fois en France en 1695 dans des bouteilles spéciales, plus résistantes et plus épaisses pour supporter une pression de gaz de six atmosphères. Les flacons les plus classiques sont celui de 75 cl, le magnum de 1,5 l et le jéroboam de 3 l, le plus demandé des grands flacons. Le bouchon de liège de ces bouteilles est célèbre pour sa forme en champignon ; au-dessus de ce bouchon, une plaque en fer blanc est maintenue par du fil de fer préformé, appelé muselet. Les plaques ou capsules sont devenues des objets de collection, la placomusophilie.
Il existe trois cent vingt-quatre communes viticoles champenoises qui sont classées en trois catégories : dix-sept champagnes « grand cru », quarante-quatre « premier cru » et les autres terroirs non classés appelés « cru périphérique ».
Parmi les maisons de champagne les plus réputées, on peut citer : Ruinart, Moët & Chandon, La Veuve Clicquot, Heidsieck, Pommery, Tour Castellane…
Pour l’année 2013, les expéditions de champagne se sont élevées à 305 millions de bouteilles, en diminution puisqu’elles atteignaient en 2007 le pic absolu avec 339 millions de bouteilles. Le marché français a représenté 55% des ventes globales et l’exportation 45%.
Symbole d’excellence, le champagne figure toujours en bonne place dans toutes les cérémonies, grandes ou petites. Cette boisson devenue synonyme de fête a consacré de grands traités ; elle a béni la coque des plus grands bateaux du monde, on la retrouve sur les menus des grands mariages royaux, mais aussi des baptêmes et des fêtes familiales. Elle célèbre les grandes victoires sportives, elle a été l’invitée des expositions universelles.
Pour terminer, une citation de Napoléon Bonaparte « je ne peux vivre sans champagne, en cas de victoire, je le mérite ; en cas de défaite, j’en ai besoin ».