Editorial de février 2015 : des voeux à la réalité
En février, nous faisons traditionnellement une place importante, dans notre mensuel, aux vœux des maires des communes de notre secteur. Quoi de plus normal et de plus fraternel que de se souhaiter de bonnes choses pour chacun et chacune d’entre nous et quoi de plus agréable pour nous que de relayer dans notre journal ces élans de sympathie des uns envers les autres.
Malheureusement, les derniers dramatiques attentats à Paris nous rappellent qu’il y a un grand écart entre vœux et réalité. Vous connaissez notre charte éditoriale et notre souci de ne pas traiter de sujet politique ou polémique. C’est donc sous l’angle de la responsabilité individuelle de chacun que je souhaite apporter ma modeste réflexion.
Les faits sont implacables, le sectarisme engendre la haine, la haine engendre la violence, la violence engendre la guerre. Lorsque la guerre est à notre porte, nous sommes encore plus meurtris et choqués par rapport à ce que l’être humain a de plus précieux : le respect de la vie. N’êtes-vous pas frappé d’entendre ces témoignages venant de l’entourage de ceux qui ont basculé dans la violence ? « On ne comprend pas, il était comme les autres, dans notre quartier il ne posait aucun problème ». Oui, l’Etre humain est a priori bon mais on peut lui insuffler suffisamment de haine et le charger d’une mission meurtrière pour le transformer en un être froid et insensible prêt à tuer.
Cela nous interpelle mais doit nous faire prendre encore plus conscience de l’importance du sens que l’on donne à sa vie, de la mission que l’on se donne et que l’on propose aux autres. Cela nous responsabilise face à notre rôle éducatif et en particulier à la façon dont nous devons protéger les enfants et les jeunes de toutes dérives sectaires.
L’absence quasi totale d’éducation morale ou religieuse pour bon nombre de jeunes citoyens, ne laisse-t-elle pas la place à une pensée matérialiste égoïste ou à des propositions faussement spirituelles qui ne sont que des embrigadements sectaires ?
Faisons en sorte que notre implication à donner un cadre de vie, où la morale et la spiritualité retrouvent leur place, fasse que nos vœux deviennent réalité.
Yves Maretheu, Rédacteur en chef