En avance sur son temps, l’éco-station du 21ème siècle
Mettre des plantes au service de l’assainissement des eaux usées est maintenant une technique possible. Je suis allée visiter cette éco-station du 21ème siècle, sur la départementale 191 qui longe la vallée de la Mauldre. Implantée à l’entrée du village de Nézel, en plein milieu des champs, « quelle drôle d’idée ! », à en croire le maire, Dominique Turpin ; de nombreux habitants en étaient offusqués car ils craignaient les émanations d’odeurs, une construction envahissante, de plus, pas loin du cimetière !
C’est à l’issue d’une large consultation avec les élus du conseil municipal et ceux du Syndicat intercommunal d’assainissement des Près Foulons regroupant les communes d’Aulnay-su-Mauldre, Bazemont, la Falaise et Nézel qu’ils ont choisi la société M.S.E., en raison de son procédé innovant Organica qui répondait à leurs craintes.
L’intégration du projet dans le paysage agricole péri-urbain est pleinement réussie. Un visiteur non averti penserait au prime abord qu’il s’agit d’un nouveau point de vente en jardinerie. Plus compacte et esthétique qu’une station traditionnelle (1,5 fois moins), la station Organica revêt l’apparence d’une serre botanique qui valorise l’environnement. La couverture végétale des ouvrages et leur regroupement au sein d’une unique serre préservent l’environnement de tout risque d’odeur ; écologie et économie sont réunies car les consommations de produits chimiques et les productions de boues sont diminuées, alliant le respect des enjeux écologiques ; l’association de la faune et de la flore permet de recréer un écosystème artificiel composé de nombreuses espèces vivant en harmonie au sein des réacteurs. C’est un système hybride dans lequel cohabitent des micro-organismes en suspension dans l’eau et d’autres fixés sur les racines des plantes. Chaque séquence du traitement va permettre l’élimination d’un ou plusieurs polluants. Ces végétaux sont sélectionnés pour leurs bonnes racines, espèces principalement locales. Les racines vont servir d’habitat à une partie de la biomasse fixée, intervenant dans le processus d’épuration de l’eau.
Impulsée par les élus, cette innovation aux allures de serre horticole, hautement subventionnée par le département et l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, devient le symbole de l’épuration écologique des Yvelines et la première référence de ce type de station nouvelle génération en Ile-de-France.