Eduardo Gouveia et Henri-Claude Lauby, président et secrétaire de l’Entente Sportive Vauxoise
Le mois de juin arrive et avec lui le championnat du monde de football féminin qui aura lieu en France ; histoire de coller à l’actualité et loin du « star système », nous avons rencontré pour vous, deux de ceux qui, dans l’ombre et en toute humilité, donnent tant de leur temps pour encadrer tous ces jeunes passionnés de foot et qui pour certains rêvent de devenir un joueur pro : bienvenue au club house de l’Entente Sportive Vauxoise (ESV). Les coupes gagnées au cours des saisons sont alignées sur les étagères ; à côté de nous, des cartons débordant des maillots à laver, dans un angle un écran TV qui diffuse, évidemment, le match du week-end, ambiance très foot !
Bonjour M. Gouveia et M. Lauby, merci de recevoir « Les Echos ». Vous êtes tous deux dirigeants à l’ESV, quelles y sont vos fonctions ?
Eduardo Gouveia (EG) : Après avoir joué plusieurs saisons sous le maillot de l’ESV, j’en suis devenu président l’an dernier. Avant cette prise de responsabilité, je me suis occupé pendant plusieurs années des équipes de jeunes ; l’enseignement et la formation m’ont toujours beaucoup intéressé et j’ai plutôt de bons rapports avec eux.
Henri-Claude Lauby (HCL) : En ce qui me concerne, je suis actuellement secrétaire de ce club pour lequel j’ai beaucoup d’affection. Vauxois de souche, je fais partie de ceux qui ont joué dans les premières équipes. J’ai longtemps tenu un cabinet d’assurances à Vaux et me suis rapidement investi au sein du bureau ; j’ai d’ailleurs été président pendant une dizaine d’années. En tant que secrétaire, je suis toujours très présent même si j’ai pris un peu de recul par rapport aux activités du terrain.
Vous venez de fêter les soixante ans de votre club, comment est-il-né ?
HCL : Notre association a vu le jour en 1957. C’est Henri Dupin qui l’a fondée, il avait dans la tête d’en faire un club de…gymnastique. A cette époque, le curé de Vaux, l’abbé Laurent, a donc prêté un local et un terrain, situés derrière La Martinière, pour que les jeunes Vauxois s’adonnent à ce sport. Rapidement le sport de prédilection est devenu le football, d’ailleurs la première équipe a été formée en 1958, (cf. la photo) mais il fallait un terrain… La première équipe est donc allée jouer à Verneuil sur le terrain appelé « La Galette ». Dans ces années-là, je me souviens que les pères salésiens d’Andrésy, en soutane, nous rejoignaient pour jouer avec nous. Par la suite et pendant quelque temps, avant la constitution de la ville nouvelle de Cergy lors d’une association avec Menucourt et Courdimanche, nous nous sommes dénommés ESYVO (Entente Sportive Yvelines Val d’Oise). On peut aussi ajouter que dans les années 60, une équipe féminine, mais de basket, a été créée ; elle a fonctionné quelques années.
Vous dîtes que vous alliez jouer à Verneuil, quand avez-vous adopté le stade actuel ?
HCL : A la même époque, ce sont les jeunes du club, ils devaient avoir à ce moment entre 18 et 25 ans et désiraient vraiment jouer à Vaux, qui l’ont façonné ; au début il était dans l’autre sens, c’est-à-dire perpendiculaire à la Seine. Je me souviens d’ailleurs que les anciens sollicitaient les plus jeunes pour enlever les cailloux, nombreux sur la surface naturelle, un peu « pentue ». Par la suite, le club a grandi, nous avons participé à des compétitions et enfin la commune a racheté le terrain pour en faire un « vrai » stade de football !
E G : Ce terrain, qui est maintenant parallèle à la Seine, a été refait il y a deux ans ; il est tout à fait correct et nous remercions la municipalité et tout le personnel communal pour sa mise à disposition et son entretien. Malheureusement, nous n’en avons qu’un et du coup nous devons l’utiliser pour tous les entraînements et tous les matchs, il souffre beaucoup. Nous disposons également d’un petit espace en herbe mais son éclairage est souvent défectueux.
Les années ont passé et le club a grandi, combien avez-vous d’équipes ?
EG : Nous avons actuellement deux cent quarante licenciés, dont à peu près la moitié sont dans les catégories « jeunes ». Ces licenciés sont répartis en équipes vétérans (deux), seniors (une), U18-19- 20 (une), U14- 15 (une), U12-13 (une), U10-U11 (deux), U8-9 (deux), U6-7 (deux), (le U veut dire « under » c’est-à-dire moins de… ans). Nous n’avons pas actuellement d’équipe U 16-17, faute d’effectif dans cette classe d’âge.
A quel niveau évolue votre équipe senior ?
EG : Elle joue en cinquième division de district. Elle a accédé à ce niveau l’an dernier. Elle est actuellement deuxième et se trouve donc en passe de monter à l’échelon supérieur…ce qui veut dire que nous allons avoir besoin d’une équipe réserve, obligatoire à ce stade ! Elle sera en grande partie constituée de joueurs de l’équipe des U19. Ce groupe, dont la plupart des joueurs jouent ensemble depuis plusieurs années, tourne très bien ; ils sont aussi deuxième de leur poule, d’ailleurs plusieurs d’entre eux ont déjà joué avec les seniors, c’est une bonne expérience pour eux et cela devrait faciliter leur intégration pour les remplacements futurs.
Les matches ont lieu pendant le week-end, mais les entraînements pour tous ces joueurs nécessitent une bonne organisation ?
EG : Effectivement et ceci d’autant plus que nous ne disposons que d’un seul terrain ! Mais nous y arrivons… Les entraînements ont lieu le soir entre 18 et 21 h 30, tous les jours de la semaine, y compris le samedi matin pour les plus jeunes, sauf le lundi et le vendredi. Ils sont pilotés par des entraîneurs, deux par équipe, qui tous sont bénévoles !
Un match chaque dimanche, les entraînements dans la semaine, les réunions avec la ligue, le district, s’occuper d’un club comme l’ESV est très prenant, comment faites-vous ?
HCL : Vous avez raison, cela demande beaucoup d’investissement et il faut que la famille, en particulier l’épouse, soit compréhensive, mais il y a beaucoup de satisfactions et si nous le faisons, c’est vraiment par passion pour le sport collectif ! En tous les cas, il faut à la base une très bonne ambiance au sein du club sinon, c’est fichu.
EG : Nous avons la chance d’avoir un bureau très complémentaire et nous profitons de cet entretien pour les remercier pour leur dévouement et leur engagement. Tout d’abord Alain Delafosse, un pilier du club, présent depuis quarante ans ; il occupe actuellement le poste de vice-président et de trésorier, il a aussi été président pendant de nombreuses années. Il ne faut pas oublier le correspondant du club avec la ligue et le district des Yvelines, Abderrahim Bouali, il fait un très gros travail administratif, Jessy Vettivelu, par ailleurs responsable du centre aéré d’Hardricourt, qui est en charge de tout ce qui concerne l’évènementiel, le responsable des équipes de jeunes, Michaël Bastide joue également un grand rôle et enfin notre responsable sécurité, Nicolas Hernandez.
Vous parlez d’un responsable sécurité, quelle est sa fonction ?
HCL : C’est un poste qui est maintenant obligatoire, même à notre niveau. Il a en charge la gestion de ce qui se passe sur et surtout « en dehors » du terrain au moment du match. C’est un rôle délicat qui demande à la fois une bonne dose d’autorité mais aussi beaucoup de tact ; Nicolas est précieux à ce poste.
EG : De mon côté, j’attache une grande importance à la discipline et au respect des règles. Je demande aux joueurs, jeunes et moins jeunes, le plus grand civisme. Comme vous le voyez nous disposons d’un local (effectivement c’est la pièce décrite en préambule et dans laquelle a lieu notre rencontre) à disposition de tous ; je demande simplement qu’il soit laissé propre après chaque réunion, c’est la moindre des choses…
Si des jeunes désirent s’inscrire à votre club, comment font-ils ?
EG : Bien sûr, nous accueillons tous ceux qui ont envie de pratiquer le football à partir de 6 ans. Pour cela, ils peuvent prendre contact avec nous au moment du forum des associations ou bien nous joindre à partir de notre adresse email (1) ou par téléphone (1). Malheureusement, et ça nous fait vraiment mal au cœur, compte-tenu de nos installations limitées, à la fois terrain et vestiaires, nous sommes chaque année contraints de refuser du monde, ce qui nous attriste beaucoup !
HCL : D’un point de vue matériel, l’inscription, comprenant la licence et l’équipement (short, chaussettes et maillot) est de 140 € pour l’année.
Pour conclure, pouvez-vous nous confier vos projets, vos espoirs…
EG : Comme nous vous le disions, nos ambitions sont limitées et nous sommes réalistes, nos installations, notre terrain, nos vestiaires ne peuvent pas accueillir beaucoup plus de pratiquants ; il nous faut rester humbles.
Avant tout, nous souhaitons conserver, voire améliorer encore, la bonne ambiance et l’esprit convivial qui règnent au sein du club.
Un grand merci Messieurs Gouveia et Lauby pour le temps accordé aux Echos. Encore bravo pour tout ce que vous faites pour le sport, en particulier pour les jeunes de votre ville, votre action bénévole est essentielle. Toute l’équipe des Echos se joint à moi pour vous féliciter et souhaiter à l’ESV beaucoup de succès, merci !
(1) coordonnées du club : eduardo.gouveia@orange.fr et 06 31 66 10 87