MIREILLE LE RUYET de l’association CONTRECHAMPS
Nous vous invitons ce mois-ci à découvrir une toute jeune association plutôt originale ; en effet, elle est la seule sur notre secteur à s’intéresser au cinéma. Alors, asseyez-vous confortablement dans votre fauteuil, la lumière s’éteint, moteur, la séance commence…
Bonjour Madame Le Ruyet, merci de recevoir Les Echos ; racontez-nous comment est née cette jeune association ?
« Contrechamps », qui a vu le jour en 2011, est le fruit de la passion de deux vauxois, Cécile et Cédric Babouche. Tous les deux sont des professionnels du cinéma, l’une est programmatrice et l’autre réalisateur, qui avaient envie de faire mieux connaître celui que l’on appelle le septième art en aidant à une meilleure éducation à l’image ; ils avaient aussi et surtout une grande envie de partager leur passion avec le plus grand nombre.
Il faut aussi ajouter que notre secteur ne disposant que de peu de salles de projection, ils avaient dans l’idée, dès le départ, d’aller au devant des spectateurs potentiels, c’est-à-dire de proposer des séances dans les lieux disponibles dans nos communes : salles communales, bibliothèques, en plein-air ou bien encore, et ce depuis l’an dernier, directement au domicile des spectateurs.
Vous voulez dire que vous organisez des séances dans un salon ?
Oui, c’est exactement ça. Nous arrivons avec tout le matériel, grand écran, vidéo projecteur, enceintes, ceci afin de placer les spectateurs dans les vraies conditions d’une salle de cinéma et le film commence ; nous disposons même depuis peu d’un projecteur 16 mm, qui permet des séances « à l’ancienne ». Dans la plupart des cas, les hôtes invitent des amis, des voisins, de la famille : tout dépend de la taille du salon. Et la soirée très conviviale se termine par une petite discussion-débat autour du film ; c’est une approche très originale du cinéma.
Un « week-end du cinéma » chaque année en juin
A part ces séances « à domicile » quelles sont les autres animations proposées par « Contrechamps » ?
Notre principale activité consiste à l’organisation d’un « week-end du cinéma », c’est vraiment l’évènement phare de notre association. Celui ci a lieu autour du premier week-end de juin, et ce depuis 2012. Nous donnons chaque année un thème à ce mini-festival ; il y a eu le voyage en 2012, puis la cuisine en 2013 et le dernier, qui a eu lieu le 30 mai et le 1er juin derniers, tournait autour de l’esprit des forêts. Il a été réalisé dans trois communes de la région, Vaux bien sûr, Les Mureaux et pour la première fois à Gaillon-sur-Montcient où la séance a eu lieu en plein air ! Nous y avons projeté des courts métrages d’un réalisateur japonais bourré de talent, Osamu Tesuka, qui ont été très appréciés par le public jeune et moins jeune. En 2015, nous espérons pouvoir proposer ce festival sur deux week-ends, toujours fin mai-début juin, le thème choisi est la magie ; il y aura en particulier un focus sur les deux grands maitres dans ce domaine qu’ont été Houdini et Méliès. A chaque projection, nous proposons un goûter toujours réalisé sur place et des rencontres précèdent et suivent chaque séance.
Pour ce prochain festival, nous espérons intéresser de nouvelles communes et les intégrer dans ce « week-end du cinéma » ; nous avons déjà eu l’occasion d’organiser une séance au domaine Berson, alors pourquoi pas une nouvelle projection dans ce lieu ? Le site s’y prête beaucoup.
A chaque festival, nous mettons aussi en place au moins un atelier qui permet de découvrir les secrets de fabrication et les dessous du cinéma. Ces ateliers, qui peuvent compter jusqu’à une quinzaine de participants, sont animés par des membres de l’association (nous sommes cinq, chacun étant compétent dans ce domaine) ou bien par des professionnels externes qui viennent apporter leur petite touche à ces stages.
Evidemment, Les Echos ne manqueront pas d’informer nos lecteurs du programme de ce quatrième festival. A part cet évènement majeur, votre association propose-t-elle d’autres activités ?
Oui bien sûr, tout au long de l’année notre association participe à plusieurs évènements nationaux qui ont tous comme point commun … le cinéma ! En octobre, c’est la « Fête du cinéma d’animation », organisée par l’AFCA (Association Française du Cinéma d’Animation) ; elle a pour but de promouvoir ce genre de film. Il y a plusieurs séances à chaque édition et nous proposons surtout des courts métrages. Ensuite en novembre, nous participons au « Mois du film documentaire ». Pour ce festival, nous invitons quand c’est possible les réalisateurs ; nul ne peut mieux qu’eux parler de leur film. Dans ce cadre l’année dernière, nous avons notamment organisé avec la bibliothèque de Vaux une séance ciblée « jeune public », en partenariat avec la cinémathèque Robert Lynen, un établissement qui utilise le cinéma (en 16 mm) comme outil d’enseignement et une autre plutôt destinée à un public adulte autour de thèmes plus graves comme les témoignages d’immigrés. Enfin en décembre, c’est « Le jour le plus court ». Comme son nom l’indique ce festival est dédié uniquement aux courts métrages. C’est un évènement auquel participent aussi les chaînes de télévision nationales ; l’an dernier, plus de trois mille séances ont été organisées partout en France.
Des ateliers pour mieux comprendre le cinéma.
Vous nous parliez au début de notre entretien d’éducation à l’image ; comment faites-vous pour atteindre cet objectif ?
Effectivement, ce thème fait partie des buts de « Contrechamps ». Pour cela, nous travaillons surtout dans le milieu éducatif : écoles ou collèges ; nous aimerions, et c’est un de nos projets, approcher aussi le public lycéen. Enfin, nous collaborons avec les centres de loisirs. Cette éducation consiste, à l’aide à la lecture de l’image, à l’accompagnement au film, surtout dans le but de développer le sens critique des participants ; enfin nous proposons aussi des ateliers de réalisation. Ces stages sont plus ou moins longs, d’une demi-journée à deux, voire trois jours et concernent presque essentiellement le film d’animation. Ils sont animés par les membres de notre association. Nous en avons déjà réalisé plusieurs aux Mureaux, à Poissy et à Meulan entre autres.
Parlons un peu de vous, comment avez-vous rejoint l’équipe de « Contrechamps » ?
J’ai fait des études en développement culturel plus particulièrement liées au cinéma en Bretagne, ma région natale, et en Avignon ; j’ai d’ailleurs obtenu un master dans ce domaine. J’ai toujours été passionnée par cet art qui invite au rêve en offrant une grande diversité et ai longtemps été bénévole dans une salle de cinéma dans le Morbihan, une région qui compte beaucoup de salles associatives. Je suis ensuite venue dans la région parisienne surtout pour trouver du travail et le hasard m’a fait rencontrer des gens au moins aussi passionnés que moi, les fondateurs de « Contrechamps ». Je suis la seule salariée de l’association et mon rôle consiste surtout à développer toutes nos activités.
Justement en parlant de développement, quels sont les projets de « Contrechamps » pour cette année et celles à venir ?
Comme je vous l’ai dit, nous avons planifié un week-end du cinéma début juin, nous prospectons actuellement pour avoir un partenariat plus large avec les communes du secteur et si possible le proposer sur deux week-ends. Nous souhaitons aussi trouver de nouveaux bénévoles, surtout pour nous aider dans l’organisation des évènements. Depuis la mi-février, nous avons commencé à participer aux nouvelles activités périscolaires avec les écoles maternelles de Vaux-sur-Seine. Nous allons réaliser avec les enfants un petit film autour du conte et espérons que le résultat sera à la hauteur de nos espérances ; nous travaillons actuellement au développement de ce secteur.
Toujours à Vaux, nous allons entamer une collaboration avec le club « Rencontres philosophiques », une nouvelle animation qui s’appellera « ciné-philo ».
Nous avons aussi en projet une nouvelle activité avec la ville des Mureaux ; il s’agit d’un atelier « culture en vacances ». Comme vous voyez, notre association ne manque pas de projets, d’autant plus que, comme les années précédentes, nous participerons à tous les évènements nationaux liés au cinéma. Nous envisageons aussi d’organiser des projections dans certains lieux assez improbables, comme les prisons, les hôpitaux, pourquoi pas les maisons de retraite, etc.
Je peux voir effectivement que votre association est très dynamique, mais d’un point de vue financier, quelles sont vos ressources ?
Nous bénéficions bien sûr d’une subvention de la municipalité de Vaux et avons nos fonds propres grâce à nos diverses interventions ; mais cela ne suffirait pas, nous avons donc des aides du Conseil Général des Yvelines et surtout un partenariat intéressant avec le Parc Naturel Régional du Vexin Français, en particulier pour les week-ends du cinéma.
Pour finir, y a-t-il un point sur lequel vous aimeriez insister ?
Je voudrais rappeler que notre association se tient toute l’année à la disposition des services culturels des communes de notre secteur ou auprès de particuliers pour organiser et animer des projections ; elles peuvent être réalisées sur un thème donné ou à une occasion particulière, alors que ces services n’hésitent pas, qu’ils nous contactent…
Merci beaucoup Madame Le Ruyet pour toutes ces précisions, elles vont permettre à nos lecteurs de mieux connaître, voire découvrir, vos nombreuses animations. Un grand bravo pour tout ce que vous faites pour une meilleure connaissance du cinéma, toute l’équipe des Echos vous souhaite de nombreux spectateurs…
(Propos recueillis par Jannick Denouël)
Contact Contrechamps : 06 71 45 48 39 ou contrechamps@gmail.com
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