Triel Environnement

On parle beaucoup de protection d’environnement, mais comment agir concrètement ? Voici quelques idées avec notre rencontre de ce mois-ci : nous avons choisi de vous faire découvrir l’association Triel Environnement qui œuvre pour la qualité du cadre de vie et du lien social, l’environnement et la sauvegarde du patrimoine architectural sur Triel et sa région.

Une interview à quatre personnes, c’est rare ! Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Françoise Mezzadri : cela reflète bien les valeurs de notre association qui fonctionne de façon collégiale avec quatre co-présidents ; je suis donc l’une des co-présidentes et je suis plus particulièrement coordinatrice des événements de l’association.

Pauline Foucal : je suis également co-présidente et coordinatrice des actions concernant la réduction des déchets et celles liées au lien social.

Antoine Delahousse : je suis responsable du pôle biodiversité de notre association.

Denise Le Hellidu : je suis trésorière de l’association.

Vous parlez de pôles, quels sont les grands pôles qui constituent votre association ?

Denise : globalement, on peut dire que nous œuvrons autour de cinq grands axes : alimentation et consommation durable, biodiversité, réduction des déchets, circulation douce, urbanisme et grands projets.

Commençons par « alimentation et consommation durable », que proposez-vous à vos adhérents ?

Françoise : nous avons créé l’AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) il y a onze ans. Une AMAP n’est pas un commerce, mais une démarche collaborative et solidaire qui permet de soutenir des producteurs locaux qui produisent une alimentation saine et de qualité sur une exploitation à taille humaine. Dans le cadre de cette démarche, nous avons commencé par gérer des contrats d’abonnement hebdomadaire avec un producteur de Cergy, « Les Plaisirs du jardin », qui fournit un panier de fruits et légumes bio. Puis, nous avons proposé les œufs bio d’une ferme de Normandie et maintenant les pains aux blés anciens d’un boulanger bio de Chavenay « Epis & pain ».

Quand vous parlez de la livraison d’un panier, vous ne savez pas à l’avance ce qu’il contient ?

Françoise : non, ce sont des légumes de saison récoltés par le producteur. Comme cela posait problème à certains Amapiens qui ne savaient pas forcément les cuisiner, cela nous a conduits à mettre en place un groupe Facebook : « Echanges, recettes et troc – AMAP de Triel ». Il y a maintenant une cinquantaine d’Amapiens et Amapiennes et le 9 juin, nous avons fait une grande fête au jardin pour les onze ans de l’AMAP !

Au jardin, quel jardin ?

Antoine : c’est un des lieux importants de notre action en faveur de la biodiversité : nous gérons le « Jardin Rive Gauche », un jardin partagé de 1500 m², où nous pratiquons la permaculture. Des permanences ont lieu tous les lundis après-midi, les jeudis matin et les samedis après-midi. Une douzaine de personnes participent à l’entretien de ce jardin. Cette année, nous avons réalisé différents aménagements : deux mares, refait la pelouse, installé des récupérateurs d’eau de pluie, des bordures, des haies, planté des arbustes, … Nous sommes également refuge LPO (Ligue Protectrice des Oiseaux).

Le jardin est-il réservé à vos adhérents ?

Antoine : nous accueillons tous les visiteurs mais aussi, pour des ateliers, des groupes comme le centre de loisirs de Verneuil, le conseil municipal des jeunes de Triel. Nous sommes aussi en lien avec d’autres jardins partagés, comme celui d’Hardricourt. Et surtout, c’est un lieu de rencontre : la fête de l’AMAP comme vient de le dire Françoise, la fête du Jardin Rive Gauche le 3 juillet avec près de trois cents visiteurs et deux dîners partagés avec séance cinéma cet été !

Comme son nom l’indique, le jardin Rive Gauche se situe dans un quartier excentré de Triel, avez-vous d’autres lieux de culture de l’autre côté de la rive de la Seine ?

Antoine : Nous n’oublions pas les Triéllois Rive-Droite puisque nous faisons partie du mouvement les « Incroyables Comestibles » et gérons des plantations partagées, en bord de Seine, en bas de la rue Moinot à disposition des habitants de la commune.

Passons à vos activités concernant la réduction des déchets, que couvrent-elles ?

Pauline : tout d’abord, nous organisons deux fois dans l’année un Repair Café. L’objectif est de donner une seconde vie à des objets en les réparant mais c’est aussi l’occasion de découvrir des astuces de bricolage et des conseils d’entretien en particulier pour entretenir et réparer les vélos. Mais nous nous sommes aussi lancés dans l’upcycling lors de « Café créations » : nous proposons des ateliers couture, tricot, crochet, … mais aussi de la création à partir d’objets récupérés.

Upcycling, que signifie ce mot bizarre ?

Pauline : l’upcycling consiste à récupérer des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure. A l’occasion de la présentation de nos actions, lors de la fête du Flan à Triel en septembre, nous avons organisé une collecte de bijoux, porte-clés et chaussettes inutilisés qui seront utilisés par la suite pour des créations. Les objets ainsi fabriqués ont été vendus à la fin du mois de novembre sur le traditionnel Marché de Noël de l’Amitié européenne de Triel.

Il y a la valorisation des déchets, mais aussi les déchets eux-mêmes, avez-vous une action de sensibilisation dédiée ?

Pauline : nous organisons tout au long de l’année des actions de nettoyage citoyen ciblées, selon les demandes des adhérents qui repèrent un endroit particulièrement sale et s’engagent dans l’organisation de l’événement avec nous. L’an dernier, nous avons organisé cinq rendez-vous de « nettoyage citoyen ». Le dernier a eu lieu le 17 septembre. Mais bien sûr, nous encourageons chacun à participer tous les jours à la chasse aux déchets !

Vous avez parlé de réparation de vélos, cela rejoint-il le volet « circulation douce » que vous avez cité ?

Françoise : la circulation douce est un des axes importants de notre association. Effectivement, il y a eu cinq ateliers de réparation de vélos cette année. Nous avons aussi fait une bourse aux vélo en avril et nous proposons des rencontres à vélo : vélo apéro, sorties vélo, mais aussi vélorution avec le collectif Vélo Seine Aval dont nous sommes un des membres fondateurs. Nous sommes également membres de la Fédération des Usagers de la Bicyclette et membre du collectif Vélo Ile-de-France. L’objectif de ces associations est de promouvoir l’utilisation du vélo de manière sûre, efficace et confortable. Nous avons d’ailleurs contribué à la concertation sur le projet d’aménagement cyclable de la ville de Triel.

Dans les objectifs de l’association, il y a ce dernier volet « urbanisme et grands projets » que contient-il ?

Denise : ce volet concerne notre quotidien : cadre de vie, logements, déplacements, stationnements, relations, convivialité, accès aux services, nuisances aériennes, … Au niveau de notre commune, ces grands thèmes sont des sujets sur lesquels nous sommes vigilants, à travers divers leviers : participation aux enquêtes publiques, groupes de travail, …

Au niveau plus individuel, nous proposons des rencontres autour de sujets comme par exemple l’habitat participatif où chacun a son logement, tout en partageant des espaces communs ou encore sur l’énergie avec un cycle d’événement sur le sujet.

Où peut-on vous rencontrer ?

Pauline : Nous utilisons des salles municipales comme l’Espace Barrat pour le Repair Café mais nous avons la chance de pouvoir bénéficier d’un local, 83 rue Paul Doumer – le 83 – qui a pour vocation d’être un tiers lieu dédié à la transition écologique.

C’est là que nous organisons la plupart de nos ateliers : ceux déjà cités, ceux autour du lien social : nous avons démarré un « cycle parentalité » pour accompagner les parents. Nous sommes aussi attentifs aux propositions d’animation de nos adhérents comme un atelier huiles essentielles ou tout dernièrement un atelier « cuisine vegan ». Au total, nous avons proposé l’an dernier pas moins de vingt ateliers et sept « cafés création » !

Quel dynamisme ! Outre la poursuite des activités actuelles, avez-vous d’autres projets pour l’an prochain ?

Pauline : Oui, beaucoup ! Sans les nommer tous, on peut citer la réalisation de circuits vélo au départ de Triel à faire en autonomie via « traces GPS », le réaménagement des bacs des Incroyables Comestibles et côté café : le café jeu, le café blabla à thème, le café des grands parents, … Il y aura aussi un nouveau rendez-vous famille mensuel tous les premiers samedis après-midi du mois et nous voulons mettre en place une formation à la communication non violente ouverte à tous.

Avez-vous des messages particuliers à faire passer à nos lecteurs ?

Denise : rejoignez-nous ! Passez au 83 ou participez aux événements que nous proposons, nous vous attendons !

Merci beaucoup à tous les quatre. Nous vous souhaitons plein d’énergie pour faire vivre votre association. Nous espérons que nos lecteurs la rejoindront ou s’en inspireront pour créer d’autres associations dans le même esprit sur les communes voisines. Vous trouverez plus d’informations sur le site très complet de l’association.