Valérie Boussard, créatrice et animatrice de l’association « Aux rythmes des couleurs »
Comme beaucoup, vous avez sans doute eu envie à un moment ou à un autre de vous essayer à la peinture ou au dessin, eh bien, cet entretien avec Valérie est fait pour vous, vous qui voulez, mais n’osez pas.
Bonjour Valérie, merci de recevoir Les Echos. Racontez-nous, comment est née votre association ?
Merci à vous de me donner l’occasion de la présenter ; mais pour vous parler de sa création, je dois remonter assez loin dans le temps pour évoquer ce goût pour les arts particulièrement développé chez moi. Déjà lorsque j’étais petite, dès la maternelle, j’aimais dessiner et dès cette époque, la maîtresse a décelé ma fibre artistique. Au fil des ans, cet amour pour les arts n’a fait que grandir et au collège, en troisième, mon professeur de dessin m’a conseillée de me diriger vers une école d’art. J’ai donc tenté le concours d’entrée à l’école Estienne à Paris, un établissement renommé auquel j’ai été admise ; j’y suis restée cinq années et y ai obtenu mon diplôme des métiers d’art en reliure-dorure. Dans le même temps, j’ai suivi le soir les cours d’une école de dessin, l’école Duperré, bien connue des spécialistes, ce qui m’a permis d’avoir un double cursus.
Vous voilà avec de beaux diplômes, mais… votre association ?
Ne soyez pas impatient, nous ne sommes qu’en 1988 et il m’a fallu un certain temps pour penser à fonder « Aux rythmes des couleurs ». A ma sortie d’école, j’ai d’abord travaillé comme graphiste ; cette discipline avait ma préférence. Après quinze années passées dans ce milieu, j’ai ressenti l’envie de « faire passer ma passion du dessin ». J’ai donc mis en pratique ce désir de former, d’abord aux Mureaux en milieu scolaire, puis à Morainvilliers.
Nous commençons là à percevoir la naissance de votre vocation …
Oui, mais avant il m’a encore fallu un petit plus, une formation en « Art thérapie » à Chatou, formation entamée en 1996 et qui m’a encore demandé quatre ans ! Mais une fois mon mémoire soutenu, je me sentais « armée » pour accueillir des élèves et commencer des cours d’art plastique et de dessin. Car c’est depuis longtemps mon objectif ; le dessin ou la peinture permettent aux personnes de s’épanouir ! J’ai donc donné des cours à Epône puis, et nous y arrivons en 2009, j’ai eu envie de me lancer ; c’est à ce moment qu’est née « Aux rythmes des couleurs ».
Qu’est-ce qui se cache derrière ce nom un peu mystérieux ?
Oh ! c’est assez simple et ça n’a rien d’étrange ; on considère en général que chaque couleur a son propre rythme, qu’on utilise les teintes et leur intensité pour créer une certaine dynamique, du contraste ou de l’équilibre pour apporter ce rythme. J’ai trouvé que ce concept correspondait assez bien à ce que je voulais apporter à mes élèves…
Parlons maintenant de votre association, nous sommes donc en 2009 et la voilà maintenant sur les rails, ça marche ?
Oui, ça démarre plutôt bien : j’accueille de plus en plus d’élèves, enfants, ados et adultes, et rapidement j’assure cinq cours d’une heure et demie par semaine. Malheureusement, en 2020, cette fois je ne vous fais pas de dessin, tout le monde sait ce qui s’est passé… Après les confinements successifs, l’effectif n’a cessé de diminuer et j’ai dû trouver un travail qui me permettait d’avoir un revenu fixe.
Si ma mémoire est bonne, il me semble aussi que c’est à cette époque que vous avez participé à la nouvelle maquette de notre journal et lui avez apporté un sérieux coup de jeune ?
Effectivement en 2017, votre équipe de rédaction nous a contactées ma sœur Armelle et moi pour « moderniser » la présentation des Echos de Meulan. Le premier exemplaire de cette nouvelle version est paru en septembre 2017 ; d’ailleurs, j’ai maintenant passé le témoin et c’est elle qui assure la mise en page de votre mensuel.
Revenons à votre association, nous en étions à 2020-2021, l’après COVID, où en est « Aux rythmes des couleurs » ?
Ça marche toujours bien, à une cadence plus faible certes, mais qui me convient. Je propose actuellement deux cours par semaine uniquement pour les adultes : le mardi de 18 h 30 à 20 h et le mercredi de 14 h 30 à 16 h. Je limite volontairement le nombre de mes élèves, quatre le mardi et huit le mercredi, car je désire accorder à chacun d’entre eux le temps nécessaire pour les conseiller. Je précise bien conseiller, je ne veux surtout pas imposer. Je laisse à chacun une grande liberté ; je ne suis là que pour les guider et les aider, leur apporter un soutien technique, d’autant plus que les niveaux sont différents ; si certains de mes élèves sont débutants, d’autres sont expérimentés et tous doivent prendre du plaisir !
J’essaie aussi de faire preuve d’originalité en me renouvelant à chaque séance, à ne pas tomber dans une certaine routine.
Quelles sont les techniques que vous proposez ?
Pratiquement toutes les techniques, encre de chine et de couleur, aquarelle, fusain, crayon Bic, peinture acrylique, toutes sauf la peinture à l’huile. C’est un genre trop complexe lorsqu’on ne dispose pas de son propre local. Je donne mes cours dans une des salles du domaine Berson, des salles qui sont communes à plusieurs associations. Nous peignons et dessinons, soit d’après photo ou à partir d’une nature morte ; dans presque tous les cas, c’est le figuratif qui prime. Comme je le disais, j’aime quand mes élèves prennent conscience de la beauté des choses, qu’ils prennent le temps de regarder, qu’ils ne se contentent pas de voir…
Mon but est que chacun aille au-delà de ses complexes et travaille (en s’amusant) sur les ombres, la lumière, les perspectives, etc. Pour ma part, je prends beaucoup de plaisir à les voir se révéler et à prendre du temps pour finaliser leur ouvrage ; j’insiste sur le fait que nous ne sommes jamais dans la productivité.
Est-ce qu’il est prévu une exposition des travaux réalisés ?
Oui bien sûr, elle a lieu chaque année le dernier mercredi du mois de mai ; en 2025, ce sera le 28, dans les magnifiques caves du domaine Berson, un bel écrin pour toutes ces œuvres. Chaque élève voit deux ou trois de ses ouvrages exposés. Lors de cette exposition, ils sont tous très fiers et heureux de présenter leurs dessins ou toiles ; on peut aussi remarquer la grande variété des croquis et peintures, portraits, paysages, natures mortes et à travers leur travail déceler la personnalité de chacun ; c’est vraiment un grand moment auquel j’invite tous vos lecteurs, ils pourront y apprécier le résultat de nos rencontres et peut-être auront-ils eux aussi l’envie de se mettre à l’art graphique, aux arts plastiques ou dessin ?
Merci beaucoup Valérie de nous avoir fait partager votre passion. Nos lecteurs savent désormais à quelle porte frapper pour approfondir leur technique ou tout simplement découvrir la joie de peindre et de dessiner…
Propos recueillis par Jannick Denouël
Pour plus d’information : association.ardc@yahoo.fr