Victor Vallade, président de l’AKMH (Association KRAV MAGA d’Hardricourt)

Connaissez-vous le KRAV MAGA ? Nous avons voulu savoir quel sport se cachait derrière ce drôle de nom et sommes allés le découvrir lors d’un entraînement au gymnase de la salle polyvalente d’Hardricourt, un soir de septembre… C’est Victor Vallade, président de l’AKMH (Association KRAV MAGA d’Hardricourt) qui nous accueille.

 

Bonjour Victor, merci d’interrompre votre entraînement pour nous recevoir. Avant tout, dites-nous ce que représente le KRAV MAGA pour vous ?

Le KRAV MAGA répond à deux objectifs : le premier, plutôt pratique d’autodéfense ; le second sportif, de remise en condition physique. C’est un sport issu d’un art martial israélien développé depuis les années 40. Les forces spéciales en ont récupéré des éléments et les réseaux sociaux en ont fait un sport d’élite, mais ce n’est pas le plus important. C’est avant tout un sport pour que les plus faibles puissent se protéger …

Quels sont les principes de base du sport ? Quelle différence avec les autres arts martiaux ?

C’est un sport qui est un mélange de lutte, boxe, gymnastique, aïkido, jujitsu et judo. Comme en aïkido, nous utilisons la force de l’assaillant pour le neutraliser. Au sol, nous nous inspirons du judo ou de la lutte et debout, ce sera plutôt de la multi boxe, c’est-à-dire en utilisant les pieds et les poings.

Du coup, vous avez aussi des niveaux ?

Oui, bien sûr, nous avons les mêmes ceintures que le judo ce qui implique un programme très cadré.

Je suis impressionnée du nombre de présents à votre cours : il y a dans ce gymnase une quarantaine de personnes, réparties en deux groupes, une vraie ruche ! A quoi correspondent ces groupes ?

Il y a un groupe entraînement classique et un groupe compétition. Nous avons trois champions du monde : Gilles Lecointre et Catherine Vivant, champions du monde de KRAV MAGA Technique et moi-même, champion du monde en défense en 2019. Nous avons aussi une équipe médaillée d’or aux championnats de France et une équipe médaillée de bronze à ces mêmes championnats.

Félicitations pour ces beaux résultats ! Mais combien d’inscrits avez-vous dans votre club ?

Nous sommes environ quatre-vingt dix dont une trentaine d’enfants à partir du CP et une vingtaine d’ados à partir de la 6ème qui s’entraînent le mercredi à la salle des fêtes de Mézy sous la conduite de Gilles et Catherine. Mais la COVID a fait beaucoup de dégâts puisque nous étions cent dix avant… Les gens ont moins envie de sortir de chez eux…

Trente enfants et deux entraîneurs, ce n’est pas un peu compliqué de diriger cette petite troupe ?

Les enfants que nous avons sont très motivés et heureux de se retrouver. Ils sont réceptifs aux consignes, ne se dispersent pas et leur énergie est canalisée.

Pour entraîner cette belle équipe, il faut des instructeurs ?

Nous sommes treize instructeurs, ce qui nous permet de faire des sous-groupes avec des thématiques. Nous travaillons les bases et bien sûr les spécificités liées aux ceintures. Il faut noter que dans notre club, la parité est favorable aux femmes !

Est-ce difficile d’arriver à maintenir la cohésion dans un groupe de cette taille ?

Nous avons mis en place des stages de cohésion : tous les deux ou trois mois, nous partons à dix ou vingt pendant trois jours à Frontignan, au siège de notre fédération, pour nous entraîner dans d’autres conditions : le sable, l’eau… Cela contribue à faire de notre club un lieu de rencontre, d’échange, d’évasion avec des amitiés fortes. Ces stages sont financés par le club mais nos instructeurs sont bénévoles ce qui nous permet d’avoir de faibles cotisations.

Vous parlez de fédération, à laquelle êtes-vous affiliés ?

Nous sommes affiliés à deux fédérations : la FFK, Fédération française de Karaté, entre autres pour les compétitions généralistes et l’UKMF, Université KRAV MAGA Formation plus particulièrement axée sur la multi boxe et le jujitsu.

Revenons au club d’Hardricourt, comment avez-vous démarré cette aventure ?

J’ai toujours fait des sports de combat d’autant que dans la vie professionnelle, il y a vingt ans, j’ai eu besoin de développer une pratique discrète de sport de combat. Par réaction aux attentats de 2015, je me suis demandé comment aider le plus grand nombre de personnes… De fil en aiguille est venue l’idée de monter un club de KRAV MAGA alors que j’habitais Meulan. Par un ami commun, j’ai pu rencontrer Yann Scotte qui a tout de suite adhéré à ce projet et m’a permis de le monter à Hardricourt ce dont je lui suis reconnaissant.

On vous sent attaché aux valeurs de la vie associative, quelles sont pour vous les plus importantes ?

Pour contribuer à l’image du club, j’insiste sur le respect de soi, des autres, des infrastructures et sur l’humilité. Il faut aussi venir comme on est, laisser ses problèmes à l’entrée.

Merci beaucoup, Victor, pour votre engagement au service des autres. Nous espérons que vous arriverez à motiver d’autres personnes pour vous suivre dans cette aventure.

Propos recueillis par Véronique Schweblin

 

Si le KRAV MAGA vous tente, vous pouvez vous rendre :

  • à Hardricourt salle polyvalente chemin des Gloriettes : lundi et jeudi : 20 h – 22 h,
  • à Mézy salle des fêtes rue Alfred Lasson : mercredi : 17 h – 18 h 15 (6 ans – 11 ans) ; 18 h 30 –20 h (11 ans – 15 ans),
  • contacter le 07 66 54 49 00 – mail : blackhells78@hotmail.fr ou akmh78@outlook.com

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