Encore des fêtes …
Voici passé le mois de mai et sa kyrielle de fêtes, reprenons notre souffle, nous voici maintenant en juin pour une tradition plus récente, la fête de la musique.
Bien sûr tout le monde sait que c’est à Jack Lang, ministre de la culture en 1982, que l’on doit cette fête, en tous les cas sous sa forme actuelle. Mais peu d’entre vous savent sans doute que dès 1976, Joel Cohen, un musicien américain qui opérait à Radio France, avait déjà proposé ce qu’il appelait les « Saturnales de la Musique » lors des deux solstices, le 21 juin et le 21 décembre. Cette idée a ensuite été reprise par Maurice Fleuret, directeur de la musique et de la danse en 1981, qui l’a soumise à Jack Lang lequel a su en faire un évènement international dès 1982. On peut remarquer que des fêtes comparables existaient déjà dans certains pays nordiques à une époque où le soleil ne se couche pratiquement pas, en Suède ou à Saint-Pétersbourg, par exemple. Elles étaient consacrées aux arts en général et il faut bien reconnaître qu’elles étaient loin d’avoir le même rayonnement.
« La musique partout et le concert nulle part », tel était le slogan de cet évènement prévu au départ ne durer qu’une demi-heure, de 20 h 30 à 21 heures, … Heureusement les quelque cinq millions de pratiquants recensés ne sont pas tous descendus dans la rue ce soir-là, mais le succès fut tout de même considérable. Cette fête dont le but était de faire jouer les musiciens amateurs sur les places des villes et des villages et de faire connaître tous les genres de musiques, s’est étendue aux autres pays d’Europe en 1985, année européenne de la musique.
On fête maintenant la musique sur les cinq continents et dans plus de cent vingt pays et plus de trois cent quarante villes à travers le monde ; elle est devenue un évènement « incontournable » du paysage festif international !
Nous voilà maintenant en juillet et la fête qui retient toutes les attentions en ce beau mois d’été dont les longues et douces soirées sont un régal : c’est la fête nationale, le « 14 juillet » !
Quand on parle de cette date, sans doute la plus connue de tous, la première chose qui vient à l’esprit, c’est la commémoration de la prise de la Bastille en 1789. Eh bien ! Ce n’est pas ça, enfin pas « seulement » ça. En effet, en 1880, lorsque les députés cherchent une date consensuelle pour une fête nationale, on pense bien sûr, surtout le député Benjamin Raspail, à cette date du 14 juillet 1789, mais les sénateurs, plutôt conservateurs, la jugent un peu trop « douloureuse et sanglante » pour célébrer la réconciliation entre les Français. Ils proposent donc le 14 juillet 1790, « la fête de la fédération ». Pour le premier anniversaire de la prise de la Bastille, La Fayette, commandant de la Garde nationale, avait rassemblé les fédérés ; ils furent près de 50 000 à défiler sur le Champ de Mars ce jour-là ; c’est donc cet évènement, un grand moment d’unité de la nation, qui est célébré chaque année le 14 juillet !
On peut cependant y voir une certaine hypocrisie, car dans l’esprit de tous c’est bel et bien la prise de la Bastille que l’on commémore à cette date. Il suffit d’ailleurs de se souvenir du premier défilé organisé après la libération en 1945, ou encore de ceux de 1974 et 1979 sous la présidence de Giscard d’Estaing ; ils eurent lieu non pas sur les Champs-Elysées comme c’est maintenant la tradition mais entre la place de la République et celle de la Bastille…
Toujours est-il que ce jour est un jour de liesse pour tous les Français. Après le défilé des troupes à Paris et dans certaines villes de garnison, les communes organisent des feux d’artifice souvent précédés ou suivis d’un bal populaire, hum … la bonne odeur de frites et saucisses grillées… Les fêtes de 1998, qui arrivèrent peu de temps après la victoire de l’équipe de France de football en coupe du Monde, resteront mémorables…
Rendez-vous maintenant au mois de septembre de nouvelles célébrations nous attendent ; en attendant bonnes et douces vacances à tous.
Jannick Denouël