Et vous, qui dites-vous que je suis ? (Mt 16,15)
Nous voilà de retour après cette période de congés malmenée entre liberté et restrictions liées aux conditions sanitaires. Nos activités vont tant bien que mal reprendre leur cours. Quoiqu’il en soit notre vie se doit d’être l’image vivante de l’Amour du Christ. Chrétiens nous sommes, témoins nous nous devons d’être aux yeux du monde.
Répondre à la question-titre, c’est déjà témoigner. La première attitude que nous devons avoir est celle proposée par Jésus le soir de son arrestation : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples » (Jn 13, 34).
Pour témoigner, il faut avant tout se regarder et voir quelle image nous donnons au monde, individuellement et collectivement. Se remettre en cause de temps en temps est une bonne chose qui permet de faire le point comme Jésus l’a fait avec ses disciples.
Quels témoins sommes-nous ?
- vivons-nous dans une seule foi, un seul baptême en ayant un seul Dieu et Père ?
- notre style de vie est-il conforme à cette profession de foi ?
- sommes-nous ouverts ou repliés sur nous-mêmes, dans le monde ou hors du monde ?
Saint Ignace d’Antioche écrivait : « Se faire voir chrétiens et non seulement le dire » (lettre aux chrétiens de Rome 3, 2).
- se montrer coincés et égocentrés serait désastreux alors que la foi nous libère et nous ouvre au monde et à ses réalités ;
- quel langage parlons-nous ? Nos paroles, nos enseignements, les gestes de notre vie quotidienne, nos célébrations invitent-ils à l’accueil ou au rejet de ceux qui aimeraient bien se joindre à nous ?
- sommes-nous en intelligence avec la foi de l’Eglise, la foi apostolique ?
- depuis la profession de foi de notre jeunesse, qu’avons-nous fait depuis pour qu’elle mûrisse, pour qu’elle grandisse ? Sommes-nous assidus à l’écoute de la Parole de Dieu, à la lecture de la bible, à la pratique des sacrements ?
- notre foi d’enfant a-t-elle évolué en une foi d’adulte ?
Saint Paul écrivait (1 Co 13,11) : « Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Lorsque je suis devenu un homme, j’ai mis fin à ce qui était de l’enfant ».
Souvenons-nous du livre de la Genèse (Gn 1, 26) : « Dieu dit, faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance ». Si Dieu nous regarde, se reconnaîtra-t-Il en nous voyant ? Quelle image, quel témoignage apportons-nous au monde qui nous regarde ? Restons lucides, l’écart entre Dieu et l’homme est infini mais paradoxalement Il est tellement intime qu’Il peut nous transfigurer. Le témoignage de notre vie, de notre communauté doit être porteur d’espérance.
Sommes-nous toujours prêts pour la mission à laquelle le Christ nous a invités lors de notre baptême, à savoir d’être prêtre, prophète et roi pour porter au monde la bonne nouvelle ?
N’oublions pas l’interpellation de saint Jean-Paul II lors de sa première visite en France : « France, fille ainée de l’Eglise, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? »
Sont-elles restées sans suite ?