Extrême onction ou Sacrement des malades » LE MAL AIMÉ «
Septième et dernier sacrement de la vie chrétienne, après le baptême, la confirmation, la pénitence ou réconciliation, l’eucharistie, l’ordre et le mariage, l’extrême onction évoque la fin de la vie terrestre et à ce titre, le rend mal aimé.
L’Eglise a pris conscience de cette connotation négative et, lors du Concile Vatican II, lui a redonné son vrai sens en modifiant tout d’abord son nom « d’extrême onction » en « onction des malades ». Il n’est plus signe de mort mais de vie dans nos épreuves, signe de l’amour du Christ à nos côtés dans nos souffrances de santé ou de grand âge comme Jésus l’a été tout au long de sa vie, guérissant les malades et même ressuscitant quelques défunts, tel Lazare.
Ce sacrement a des origines très anciennes : on en parle déjà dans l’Epitre de Saint Jacques écrite au milieu du 1er siècle : « L’un de vous est-il malade ? Qu’il fasse appeler les anciens de l’Eglise et qu’ils prient après avoir fait sur lui une onction d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient ; le Seigneur le relèvera et s’il a des péchés à son actif, ils lui seront pardonnés » (5, 14-15). L’huile est symbole de force, dans l’Antiquité on en enduisait le corps des athlètes, mais aussi symbole de douceur.
Aujourd’hui, le sacrement est toujours conféré par une onction d’huile sur le malade et par l’imposition des mains par le prêtre qui prononce ces paroles : « par cette onction sainte que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint, ainsi vous ayant libéré de tous pêchés qu’il vous sauve et vous relève ». On ne parle pas de mort, mais de réconfort, de force pour supporter l’épreuve ; ce sacrement raffermit la confiance du malade en l’amour du Seigneur ; ajoutons qu’il rappelle la dignité de toute personne souffrante et rejaillit aussi sur son entourage. Ce sacrement doit être reçu en toute conscience et liberté. Il peut être vécu individuellement au domicile du malade ou à l’hôpital, donné dans l‘église paroissiale lors d’une messe ou lors d’un pèlerinage comme à Lourdes. Tous les pèlerins vivent alors intensément ce temps fort de la vie de l’Eglise, en communion avec tous les malades présents mais aussi ceux qui n’ont pu venir. C’est un moment très émouvant du pèlerinage.
Lorsque la mort est toute proche, l’Eucharistie est donné en « viatique » ; cette extrême communion est destinée aussi bien aux malades qu’aux vieillards affaiblis, mais aussi tous ceux qui sont en danger de mort comme les combattants sur les terrains de guerre.
N’hésitons jamais à proposer ce sacrement du réconfort à notre entourage en grande souffrance. N’attendons pas qu’il le réclame car souvent les malades n’osent pas demander la visite d’un prêtre de peur de bouleverser leur famille et vice versa. En voulant nous épargner mutuellement, nous nous privons les uns et les autres de la force que confère l’Onction des malades.