Faiblesse de Dieu, puissance des hommes …

L’autre jour, avec une trentaine d’adultes, j’évoquais un couple qui n’arrive pas à avoir d’enfants après quatre années de mariage. Une grande souffrance ! En s’écoutant tous les trois, j’ai réalisé que Dieu souffrait avec eux. Le projet créateur de Dieu est une famille féconde : « Homme et femme il les créa… » pour une descendance. Il était bon pour nous trois de découvrir que cette épreuve était aussi d’une certain façon un échec pour Dieu. Une autre façon de situer Dieu à côté de nous. Au lieu de s’en prendre à lui et de perdre confiance, voilà que nous est révélée une forme d’impuissance de Dieu. En effet, en mettant de la liberté dans son projet créateur, Dieu lui-même prend le risque que tout soit possible et donc d’être aussi devant l’impossible.

Voilà bien, comme me le faisait remarquer un parent, une révolution dans notre façon de comprendre Dieu. Cette révolution, c’est la Révélation même de la croix. Devant notre liberté, pour le meilleur et le pire, Dieu en Jésus Christ est cloué sur la croix, réduit à l’impuissance. Sa seule Toute Puissance, c’est celle de l’Amour. Un Amour qui nous laisse libre de créer un monde de dictatures ou de laisser se propager une pandémie de l’indifférence, selon les mots du pape François à Marseille. Mais comme le dit Nelson Mandela, « aucune puissance sur cette terre ne peut éteindre la soif de dignité humaine ». Car l’Amour de Dieu triomphe toujours du mal chez les humbles.

Baudoin, prêtre.