Gustave Flaubert : un romancier du XIXème siècle
Ce siècle voit naître de nombreux écrivains célèbres : Victor Hugo, Stendhal, Balzac, Zola… Attardons-nous sur Gustave Flaubert né il y a deux siècles à Croisset près de Rouen dans une famille bourgeoise, deuxième enfant d’Achille Cléophas, chef chirurgien à l’Hôtel-Dieu de Rouen, et de Justine Caroline Fleuriot, elle-même fille d’un médecin de Pont-l’Evêque.
Délaissé par ses parents en faveur de son frère aîné Achille, brillant élève qui succèdera à son père en tant que chirurgien, l’enfance de Gustave sera sans joie, marquée par l’environnement sombre de l’appartement de fonction de son père et par cette bourgeoisie rigide et collet monté. Il sera néanmoins très complice avec sa sœur Caroline, née trois ans après lui, pour aller observer la dissection des cadavres.
Adolescent, il est interne au collège Royal puis au lycée de Rouen en section histoire et littérature. En 1834, il fonde avec Ernest Chevalier un manuscrit « Art et progrès » où il fait paraître son premier texte public. Malgré son renvoi du lycée pour indiscipline, il passera son baccalauréat avec succès en 1840 ce qui lui permettra un voyage financé par ses parents dans les Pyrénées et en Corse, voyage qu’il relatera dans des ouvrages de jeunesse.
Le premier évènement notable dans sa jeunesse est sa rencontre à Trouville en 1836 avec Elsa Schlesinger qu’il aimera d’une passion durable mais sans retour. De cette passion muette qu’elle a développée chez lui, naîtra son roman « L’éducation sentimentale ».
Dispensé du service militaire par un tirage au sort qui lui est favorable, ses parents souhaitent qu’il suive des cours de droit afin de devenir avocat. Sans conviction, Gustave mène une vie de bohême agitée, consacrée à l’écriture en compagnie du sculpteur James Pradier et de l’écrivain Maxime Ducamp.
Après des crises d’épilepsie, il abandonne le droit et quitte Paris pour s’installer à Croisset en bord de Seine dans une maison achetée par son père. En 1846, après les décès de son père et de sa sœur, il prend en charge sa nièce Caroline et reçoit en héritage une fortune estimée à cinq cent mille francs : il peut désormais vivre de ses rentes et se consacrer à l’écriture. Il continue sa vie mondaine, rencontre l’empereur Napoléon III qui lui remet la Légion d’Honneur et ressert ses liens avec George Sand qui le reçoit à Nohant. En 1856, après plus de quatre ans de travail, il achève son roman « Madame Bovary » qui paraît en premier lieu dans la Revue de Paris avant d’être publié par l’éditeur Michel Lévy. Le roman fait alors l’objet d’un procès retentissant pour atteinte aux bonnes mœurs mais grâce à ses liens avec la société du Second Empire et à l’habileté de son avocat, il est acquitté.
Il meurt subitement le 8 mai 1880 dans son village normand, foudroyé par une hémorragie cérébrale. Ses obsèques au cimetière de Rouen se déroulent en présence de nombreux écrivains qui le reconnaissaient comme leur maître : Emile Zola, Alphonse Daudet, Edmond de Goncourt, Théodore de Banville, Guy de Maupassant dont il avait encouragé la carrière depuis 1873.
Flaubert disait partir du réalisme pour aller jusqu’à la beauté, relatée autour de sa région normande, de ses habitants et son obsession documentaire. La concentration de son style et la précision de ses termes, qu’il mettait à l’épreuve du « gueuloir », l’endroit où il déclamait ses textes à haute voix, ont fait du roman le genre littéraire majeur pour l’époque.