GUY ROUBEAU et DENIS BARBET-MASSIN, président et secrétaire de l’association des golfeurs du canton de Meulan et du Vexin
Pratiqué dans le monde par plus de quarante millions de fanatiques, le golf reste cependant difficile à comprendre pour les profanes ; pourtant à priori, quoi de plus simple que d’envoyer une balle dans un trou à l’aide d’un bâton ? Pour mieux connaître ce sport exigeant, nous avons rencontré ce mois-ci les dirigeants de l’association locale, laissons-les nous en livrer quelques secrets.
Bonjour Mrs Roubeau et Barbet-Massin, merci d’accueillir « Les Echos » pour éclairer nos lecteurs sur les finesses du golf. Pour commencer, pouvez-vous nous raconter comment est née votre association ?
Guy Roubeau (GR) : Elle a été créée en 1998 par une personnalité bien connue des Meulanais, Francine Raymond ; elle était à l’époque conseillère municipale. Notre ville avait l’habitude de recevoir des habitants de Kilsyth, une commune d’Ecosse avec laquelle nous sommes jumelés, et parmi ces hôtes certains étaient, comme beaucoup d’Ecossais, de fervents adeptes du golf. Quelques-uns parmi nous, dont Francine et moi-même, pratiquions déjà ce sport. Nous nous sommes logiquement liés d’amitié avec ces golfeurs à qui nous avons fait découvrir les beaux parcours de notre région. Par la suite, nous avons aussi eu l’envie d’aller un peu plus loin et c’est de ce désir qu’est née l’Association des Golfeurs du Canton de Meulan et du Vexin (AGCMV). Nous étions peu nombreux au départ, une vingtaine seulement, mais rapidement l’association a pris de l’ampleur et nous sommes maintenant plus de cent pratiquants.
Parlez-nous un peu des membres de l’AGCMV, qui sont-ils ?
Denis Barbet-Massin (DBM) : Beaucoup d’entre eux, qu’ils soient joueurs confirmés ou débutants, sont ceux qui entrent maintenant dans la catégorie des « seniors ». En effet et c’est bien connu, le golf a l’avantage de pouvoir être pratiqué à tout âge ; d’ailleurs certains dans notre association ont 80 ans et comme on peut aussi y jouer en couple, nous comptons aussi beaucoup de femmes.
En quelques années, vous êtes passés de vingt adhérents à plus de cent, comment expliquez-vous une croissance aussi rapide ?
GR : On peut dire qu’elle est liée à plusieurs phénomènes, d’une part la bonne ambiance qui règne au sein de l’association, les golfeurs s’y sentent bien, en parlent autour d’eux et de ce fait attirent de nouveaux membres ; il y a aussi la proximité de plusieurs parcours dans un petit périmètre autour de Meulan : Seraincourt, Gaillon, Ableiges, Gadancourt, Sailly, cela joue sans doute un rôle. Enfin nous sommes présents chaque année au forum des associations de Meulan, ce qui nous permet de rencontrer de nombreux golfeurs potentiels.
Vous nous disiez que votre association accueillait des débutants, surtout s’il s’agit de seniors, je suppose que ce n’est pas facile de se mettre à ce sport très technique, avez-vous mis en place un moyen de les former?
DBM : Bien sûr, nous avons tout un programme de cours et de parrainage qui peut leur permettre de progresser assez rapidement pour prendre du plaisir. Il faut aussi préciser que pour pratiquer le golf, il est obligatoire d’avoir ce que l’on appelle une « carte verte », une sorte de passeport attestant que vous avez suivi une formation et que vous avez suffisamment de connaissance et de technique pour accomplir dans de bonnes conditions, tant sportives qu’éthiques, le parcours que vous avez réservé. Nous proposons donc des cours collectifs qui peuvent être suivis par quatre ou cinq personnes. Ils sont organisés pendant tout l’hiver, d’octobre à mars. Il y en a actuellement neuf par semaine et ils sont suivis par quarante-deux membres de l’association. Il y a parmi eux des débutants bien sûr, mais aussi des pratiquants plus chevronnés qui ont envie de progresser.
GR : Il faut ajouter que dans le golf, comme dans d’autres sports comme le tennis, il existe un classement. Il est calculé à partir de ce qui fait la référence sur un parcours, « le par », c’est-à-dire le nombre de coups que le joueur doit faire pour boucler le parcours, ce que l’on appelait avant « le handicap ». Pour avoir le droit de jouer sur certains golfs réputés difficiles, un certain niveau est exigé, ce qui explique cette envie de s’améliorer.
DBM : Afin de favoriser l’intégration des nouveaux membres débutants, nous organisons aussi des parcours de parrainages. Après quelques mois de pratique et avoir suivi plusieurs leçons, un ou plusieurs parcours sont proposés aux novices qui sont « conseillés » par des joueurs plus expérimentés, la plupart du temps cela leur permet aussi de découvrir un « dix-huit trous ».
Existe-t-il d’autres activités proposées par votre l’AGCMV ?
GR : En plus des cours qui permettent d’acquérir un certain niveau, nous organisons plusieurs sorties dans l’année, le plus souvent trois. Programmées sur la journée, elles permettent de découvrir d’autres terrains de golf dans un rayon proche de Meulan, à une ou deux heures de voiture. Comme nous partageons le repas après la partie, ces sorties participent largement à la bonne ambiance qui règne dans l’association.
DBM : En plus de ces sorties, une fois par an, un séjour d’une semaine est organisé. Il permet d’ajouter le plaisir du tourisme à celui du golf. Nous avons déjà eu l’occasion d’aller en Toscane, au Maroc, en Turquie, au Portugal, à Chypre et même en Afrique du Sud, dans ce dernier cas, la destination étant lointaine, le voyage s’est déroulé pendant deux semaines. Lors d’un séjour comme ceux-ci, des liens se créent entre les membres de l’association et des relations amicales se tissent en fonction des affinités.
Est-ce que votre club est engagé dans une compétition ?
DBM : Oui bien sûr, nous avons une équipe engagée dans un championnat du secteur, « le Challenge du Vexin ». Sept équipes y sont engagées, six d’entre elles sont des associations d’entreprises de la région ; nous sommes les seuls représentant une ville et ses environs. Les rencontres, mixant joueurs confirmés et débutants suivant leur niveau, se font sous forme de matchs aller-retour ; cette année pour la plus grande satisfaction de tous, notre équipe a terminé à une très honorable troisième place !
GR : En souvenir de celle qui est à l’origine de l’association, nous avons aussi mis en place un challenge interne que nous avons appelé « trophée Francine Raymond ». Il se déroule sur une période de quatre mois, tient compte du niveau de chacun des membres et, comme bien souvent en France, la récompense est remise au cours d’une petite réception, encore la convivialité…
On peut voir que votre association est très dynamique, comment êtes-vous organisés ?
GR : Comme toutes les associations, nous avons un bureau et un conseil d’administration de neuf membres. Chacun d’entre eux a une responsabilité bien définie : untel prend en charge les sorties amicales, un autre les voyages golfiques à l’étranger, un autre la formation et les cours, etc. De cette façon, les responsabilités sont mieux réparties et pas trop lourdes à assumer.
DBM : Un des membres du conseil est aussi en charge de trouver des produits avec les logos de l’association : casquettes, pulls, blousons, balles…C’est un moyen de nous regrouper autour de l’AGCMV lorsque nous participons à une compétition.
Dans l’esprit de beaucoup, le golf est considéré comme un sport cher, qu’en est-il exactement ?
DBM : C’est l’image véhiculée par ce sport, mais on peut très bien en optimiser le coût. En ce qui concerne les parcours de golf, « les green fees », le fait que nous jouions en semaine est très économique. De plus, appartenir à l’association permet de bénéficier de réductions intéressantes, aux environs de 30 %, pour ces droits. Pour le matériel, on peut commencer par acheter ce que l’on appelle une demi-série, qui comprend sept clubs et un sac, pour un prix très raisonnable. Il reste à acquérir une bonne paire de chaussures, un gant, quelques balles et on peut commencer à pratiquer…
Pour finir, quelles recommandations feriez-vous à quelqu’un qui veut débuter le golf ?
GR et DBM : Nous ne pouvons que l’encourager à se lancer dans cette aventure. C’est un sport qui apporte un parfait équilibre, qui n’est pas trop exigeant physiquement, quoiqu’un parcours de dix-huit trous représente tout de même quelques heures de marche, et qui permet de se maintenir en bonne forme. Le fait aussi de le pratiquer dans une association ajoute une dimension sociale non négligeable…
Merci beaucoup messieurs pour ce cours magistral sur le golf et bonne chance à tous les membres de votre association pour les compétitions dans lesquelles vous êtes engagés…
(Propos recueillis par Jannick Denouël)