Il y a cent ans :
L’insuline
La fin du XIXème siècle et le début du XXème couvrent une période de grands progrès scientifiques : 1921 n’a rien à envier aux autres années. Pour le bien de l’humanité, l’insuline est une de ses plus importantes découvertes. Bien plus tôt, les personnes diabétiques étaient condamnées et ne pouvaient survivre, avec une diète sévère, que trois à quatre ans maximum. Ouvrant la voie à d’autres chercheurs, des scientifiques allemands découvrent que le diabète est causé par le déficit d’une hormone secrétée par les « ilots de Langerhans » ou « ilots pancréatiques ».
Avant eux, Frédérick Banting, médecin et scientifique canadien, s’intéressait aussi de très près à cette maladie. Durant l’été 1921, ses travaux effectués conjointement avec l’étudiant Charles Best permettent d’obtenir des résultats suffisamment favorables en traitant certains symptômes chez des chiens diabétiques. Ils parviennent ainsi à trouver une préparation rapide d’insulines purifiées, utilisables dans le traitement de cette maladie.
Le 2 décembre 1921, Léonard Thomson, âgé de 14 ans, entre d’urgence à l’Hôpital Général de Toronto. Il ne pèse qu’une trentaine de kilos. Son diabète ayant été diagnostiqué deux ans auparavant, sa vie ne tient qu’à un fil. Dès son arrivée, l’enfant suit une diète limitée à 450 calories par jour mais sans résultats. Les médecins ne lui donnent que quelques semaines à vivre. Le 11 janvier 1922, l’adolescent reçoit une première injection du précieux liquide. Le lendemain, le taux de glycémie est retombé mais il y a encore beaucoup trop de sucre dans les urines. C’est donc une demi-défaite, l’insuline injectée n’étant pas assez pure. Un jeune chimiste du nom de James Collip vient alors se joindre aux deux hommes. Son travail ultra rapide aboutit en quelques jours à la préparation d’un produit plus actif et bien plus pur qui sauve la vie du jeune malade.
Grâce à la collaboration de ces trois médecins et scientifiques canadiens, l’insuline fait aujourd’hui des miracles. Elle a sauvé des millions de patients d’une mort certaine dans le monde entier. En cinquante ans, la vie des personnes diabétiques a considérablement changé. Elles disposent aujourd’hui d’outils précis et d’un accès à l’information plus aisée que jamais.
En attendant la prochaine révolution médicale, des associations à but non lucratif demandent l’implantation d’une stratégie nationale de lutte au diabète, stratégie axée sur l’éducation, la prévention, le soutien et le traitement. Les soixante dernières années ont démontré clairement qu’une personne diabétique bien informée, bien entourée et bien traitée, vit en meilleure santé plus longtemps.
La naissance de la radio.
Malgré quelques tentatives dès la fin du XIXème siècle, la radio ne s’est développée en France que pendant l’entre-deux-guerres. En 1903 pour éviter la démolition de sa Tour, certains la jugeant hideuse, Gustave Eiffel la met à la disposition de l’armée et finance le projet de Gustave Férié pour installer une antenne au sommet : la première station radiotélégraphie militaire a sauvé la tour.
Avec le premier conflit mondial, la Télégraphie Sans Fil (TSF) s’affirme. A partir de 1918, l’usage militaire évolue pour diffuser de la musique de façon pour le moins expérimentale. Des progrès considérables sont faits et de l’usage strictement militaire, on passe à l’exploitation publique : c’est la naissance de « Radio Paris ».
Le 24 décembre 1921 est une date clé pour l’histoire de la radio en France. Les émissions du poste d’Etat de la Tour Eiffel permettent aux sans-filistes de capter les premiers programmes radiodiffusés réguliers : météo, cours de la Bourse… Les stations se multiplient et se professionnalisent à toute vitesse. On peut y écouter concerts, conférences en Sorbonne, pièces de théâtre, premières fictions radiophoniques, premiers journaux parlés… La conquête technologique et la modernisation des moyens de diffusion sont rapides. Ainsi, les stations sollicitent très tôt des vedettes de théâtre, de la vie littéraire, du music-hall : Maurice Chevalier, Fernandel, Joséphine Baker… En 1929, on dénombrait onze radios d’état dépendantes des PTT et quatorze privées. Les programmes s’enrichissent progressivement. Des reportages sont retransmis en direct : le match de boxe Carpentier – Nilles en 1923, les sermons religieux sur « Radio Paris » dès 1927, la première retransmission du Tour de France 1929, les Jeux Olympiques de Berlin en 1936…
La 2ème guerre mondiale fait entrer la radio, devenue instrument de propagande, au cœur de l’histoire. La BBC prend le relais en diffusant l’appel du 18 juin puis des messages en langage codé à la résistance, tout en informant et soutenant les français. L’ordonnance du 23 mars 1945 nationalise toutes les radios. La TSF devient la compagne de la famille. Les hommes aspirent à retrouver la paix, la détente et les joies du foyer surtout que l’on peut faire autre chose tout en l’écoutant.En 1954, on se rue sur les premiers transistors en modulation de fréquence ou FM tandis que l’autoradio accompagne les départs en vacances dans les années 1960.
Avant l’inauguration de la Maison de la radio en 1963, trente-neuf adresses dans Paris et sa proche banlieue composaient la RTF (Radiodiffusion-Télévision Française). L’emplacement choisi au 116 avenue du président Kennedy, proche de la Tour Eiffel, lui permet ainsi de bénéficier de ses émetteurs pour assurer une partie des diffusions.
Les radios libres
En 1981, on dénombrait soixante-neuf à quatre-vingt-deux radios clandestines dites radios libres. La Loi du 9 novembre permit la libéralisation des ondes. Les radios locales privées associatives, commerciales, thématiques (notamment musicales)… arrivent dans le paysage médiatique. Avec les nouvelles technologies, d’autres créations suivront : numérique, Internet, multimédia, TNT, smartphone… et plus récemment les podcasts.
Malgré toutes ces innovations, les plus anciens d’entre nous ont, j’en suis sûre, un moment radio fétiche qui a marqué nos vies comme : « Salut les copains : 1959-1969, Radioscopie de Jacques Chancel 1968-1990, le jeu des 1000 francs -1958- puis des 1000 €uros… Rappelons-nous aussi l’incontournable feuilleton sur la famille Duraton 1937–1966 » et tant d’autres bons moments…
Geneviève Forget