Il y a quelque vingt-cinq mille ans, au temps de l’homo sapiens !
Un évènement qui a fait grand bruit dans la presse: l’ouverture au public, au mois de décembre, de «Lascaux IV». Pas de termes assez élogieux pour cet ensemble de fresques préhistoriques de Montignac en Dordogne: «Versailles de la préhistoire! Chapelle Sixtine de l’art pariétal!…». L’ensemble est si remarquable qu’il fut classé «monument historique» l’année même de sa découverte, en 1940. Mais la gloire a son prix et suite au déséquilibre micro biologique (algues vertes, champignons, calcite…), pour sa conservation, Malraux décida sa fermeture au public, en 1963. Restait une vraie frustration; c’est alors que le propriétaire du domaine, la famille La Rochefoucauld-Monbel, entreprit en 1970 de faire Lascaux II, un fac-simile de 80 % des fresques de la grotte, sous une immense coque de béton, réalisation reprise par le Conseil général de Dordogne et ouverte le 18 juillet 1983 avec le soutien de la région Aquitaine et du département de Dordogne.
Quant à Lascaux III, ce fut en 2012 une vaste exposition internationale et itinérante soutenue par l’Etat, l’Europe, la région Aquitaine et le département de Dordogne et réalisée grâce aux nouvelles techniques de moulage. La tournée partit de Bordeaux traversa l’Atlantique pour Chicago, Houston, Montréal puis revint en Europe: Bruxelles, Paris et Genève…
Lascaux IV est le dernier fac-simile de cette grotte dont l’intérêt n’a cessé de croître depuis sa découverte fortuite par quatre gamins qui jouaient avec leur chien sur les terres du manoir de Lascaux (nom de l’ancien propriétaire du domaine). Leur toutou, sans doute poursuivant un lapin, disparaît dans une petite cavité que Marcel Ravidal et ses copains Jean, Maurice et Louis vont très vite agrandir accédant par-là à la grotte qui semble fraîchement peinte. Les jeunes pionniers racontent immédiatement leur découverte à leur instituteur lequel alerte l’abbé Henri Breuil, préhistorien renommé, réfugié dans la région; nous sommes en septembre 1940. Il fait rapidement quelques relevés, date l’ensemble du «Périgordien», période du paléolithique supérieur, sans bien entendu donner une date précise (14 000-13 500 avant JC) et fait classer le site, véritable trésor de l’art pariétal préhistorique avec ses 8 500m² de fresques.
Elles sont réparties dans différents secteurs dont la salle des taureaux, le cabinet des félins, le puits, l’abside, etc. On a dénombré quelque mille neuf cents animaux toujours en mouvement: aurochs, chevaux, cerfs aux abois, ours, les uns derrière les autres, parfois superposés. Tous ces motifs ont été reproduits au millimètre près, sur des parois en résine avec des pigments naturels comme il se doit, un véritable prodige qui permet aujourd’hui d’accueillir les nombreux amateurs et curieux tandis que la grotte authentique, ouverte aux seuls savants, est protégée au maximum de toute pollution sans priver les touristes, source de revenus pour le Périgord, ce qui n’est pas négligeable.
Réjouissons-nous de cette belle réalisation dont nous pouvons avoir quelques aperçus sur Internet.
Bonne visite.
Pour compléter la visite, rendez-vous à deux pas dans la grande salle du Centre international d’art pariétal: là quelques reproductions à hauteur d’homme, projections qui analysent tous les détails, les rajouts permettant de dénombrer au moins vingt-huit artistes différents, les colorant etc.
Ghislaine Denisot