Ils nous ont fait (et font encore) rire …
Avez-vous remarqué comme, en ces temps de confinement, la télévision (toutes chaînes confondues) nous propose des comédies. Rarement nous n’avions pu re (re, re…)garder autant de comédies sur nos petits écrans. C’est vrai que le rire a du bon, ses vertus ne sont plus à démontrer et en plus, il nous permet d’oublier pour un temps nos soucis et tracas quotidiens ; c’est peut-être pour cette raison que nous aimons tant Louis de Funès, Bourvil, Fernandel et compagnie ? Mais qui sont-ils ? Un petit retour en arrière s’impose pour les plus jeunes…
Commençons par Louis de Funès, un acteur devenu culte, sans doute un des plus grands comédiens. Il est le créateur d’un style unique qui mélange grognements, mimiques et bruitages de toutes sortes et ce, à un rythme proche de celui de la mitraillette. Né à Courbevoie en 1914, il lui a fallu attendre ses 32 ans pour qu’il s’essaie à la comédie et ce ne sera qu’en 1957, avec le film « Taxi, roulotte et corrida » qu’il commence à être reconnu. Il acquiert véritablement ses galons de vedette en 1963, suite à son rôle dans la comédie « Pouic-Pouic » de Jean Giraud. La suite est une succession de succès qu’il n’est pas possible de lister. On retiendra surtout sa composition inoubliable de maréchal des logis chef Cruchot dans la série « Le gendarme…. » ; entre 1964 à 1982, il tournera six épisodes de cette saga. Avant de décéder en 1983, il a joué dans 150 films et a reçu un César d’honneur, véritable reconnaissance de la profession, en 1980. Un musée qui lui est dédié vient d’ouvrir ses portes à Saint-Raphaël, à deux pas de Saint-Tropez, haut lieu des gesticulations du fameux gendarme !
La personnalité de Bourvil, qui fut son comparse dans « Le Corniaud » et « La Grande Vadrouille », est complètement différente. Né en 1917, fils de paysans normands, Bourvil, de son vrai nom André Raimbourg, donne plutôt dans la tendresse et joue de son air un peu naïf, voire benêt. Il a commencé sa carrière après la guerre, d’abord en chantant (Les crayons, à bicyclette, etc.) et en proposant des sketches désopilants (vous vous souvenez sans doute de « l’eau ferrugineuse » ?). Après avoir joué dans plusieurs films au succès limité, il obtient la consécration aux côtés de Jean Gabin dans « La traversée de Paris » en 1956. A partir de là, il ne cesse de tourner en collectionnant les succès, mais c’est sous la houlette de Gérard Oury qui va créer un duo improbable avec Louis de Funès, qu’il devient une véritable vedette de l’écran. Il meurt en 1970, peu de temps avant la sortie de son dernier film « Le Cercle Rouge » de Jean-Pierre Melville, dans lequel il compose un rôle complètement opposé à son image.
Les plus jeunes connaissent peut-être moins Fernandel, pseudonyme de Fernand Contandin, ; il est vrai qu’il est plus âgé, né en 1903. Et pourtant, voilà encore un comédien qui a déchaîné des cascades de rires ; il faut dire qu’il avait ce que l’on peut appeler vulgairement « une gueule » ! Contrairement à Louis de Funès et Bourvil, il est né dans le métier, ses parents étaient comédiens amateurs et c’est très tôt, il avait cinq ans, qu’il monte sur les planches. Il devient ensuite comique troupier, c’était la mode dans les années 1920-1930, d’ailleurs certaines de ses mélodies, désopilantes, sont restées célèbres telles « Félicie aussi… » ou « Ignace ». Parallèlement, il entame une carrière au cinéma et joue en particulier sous la direction de Marcel Pagnol dans plusieurs films avant guerre. Mais ce sera surtout à partir de 1951, année où il crée le personnage de Don Camillo, qu’il rencontre le succès. Six épisodes de cette série, dans laquelle il incarne un curé opposé au maire communiste du village, ont été réalisés ; en ce temps de guerre froide, ce combat bon enfant va séduire et amuser un grand nombre de spectateurs (record pour « Le petit monde de Don Camillo » près de 13 millions de spectateurs !). Il a tourné jusqu’à sa mort en 1971 et n’a pas même pas pu achever son dernier film, « Don Camillo et les contestataires ». Il reste pour toujours une figure légendaire du comique et un exemple pour beaucoup d’humoristes.
Voilà un rapide portrait de trois de nos plus brillants « grands du rire » qui, par ces temps confinés, participent à leur façon à nous maintenir un bon moral …