Il y a cinq cent cinquante ans, Louis XI et la Poste aux chevaux

De tout temps, les hommes ont ressenti le besoin de communiquer. Dans notre monde d’aujourd’hui, la communication téléphonique ou numérique nous semble aller de soi ; évidemment, il n’en a pas toujours été ainsi.

Au lendemain de la guerre de Cent ans, le royaume de France est désorganisé, notamment au niveau des transports. Louis XI, considérant sa correspondance urgente, ordonne en 1464 par l’édit de Luxies (petite ville près de Doullens) la création des relais de poste, instituant ainsi le premier réseau de postes qui ne sera effectif qu’en 1479. Il s’agit d’un corps de chevaucheurs des écuries du roi, divisé en deux groupes : les courriers du cabinet qui transportaient exclusivement les missives royales, et les postes assises, chargés de fournir les chevaux.

Les officiers des postes assises vont devenir des maîtres de poste. Leur fonction principale était d’assurer le relais en chevaux frais. Ils disposent d’un nombreux personnel : postillons chargés de ramener les chevaux à leur relais d’origine, valets d’écurie, maréchal-ferrant et d’hôtellerie car rapidement, ils vont devenir aubergistes. Ils sont propriétaires des chevaux, du relais de poste et exemptés de toutes taxes et impôts.

Le roi résidant souvent à Plessis-les-Tours, les premières routes organisées partent de Tours. Les courriers du cabinet parcouraient de jour comme de nuit tous les grands chemins du royaume. Ils étaient les seuls autorisés à aller au galop, les autres voyageurs et messagers privés devant se contenter du trot et ne voyager que de jour. L’Edit de Luxies leur interdisait, sous peine de mort, de transporter d’autre courrier que celui du roi, mais progressivement des particuliers fortunés, seigneurs ou bourgeois, pourront moyennant finances utiliser ces services postaux.

Quatre à sept lieues (1) séparaient deux relais. Un bon chevaucheur pouvait relier quatre relais dans une journée, soit une distance d’à peu près 90 km, ce qui était considérable pour l’époque. Les bottes de sept lieues sera la dénomination officielle des bottes de ces cavaliers ; elles étaient faites de cuir et de bois, fixées à la selle et pesaient environ trois kilos. Elles résistaient au poids du cheval en cas de chute de celui-ci, protégeant les jambes du chevaucheur.

Lorsque, sous Louis XIV, la Poste Royale put fournir aux voitures particulières les attelages nécessaires, s’installa une organisation qui devait tenir bon jusqu’à l’apparition du chemin de fer qui signa définitivement l’arrêt de mort des diligences et autres malles-postes.

  1. On considérait que c’était la distance que pouvait parcourir un homme à pied en une heure, entre 3 et 4 kms selon les provinces et les époques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *