Jacques Prévert
Jacques Prévert est né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine. Il est le deuxième enfant d’une famille modeste, son père, André Prévert fait divers métiers pour gagner sa vie ; sa mère, Marie Clémence Catusse, est d’origine auvergnate et ancienne vendeuse aux Halles de Paris. Il a deux frères, Jean, né en 1898, mourra en 1915 de la typhoïde et Pierre, né en 1906, avec lequel il restera très proche toute sa vie.
Il dit non avec la tête,
mais il dit oui avec le cœur,
il dit oui à ce qu’il aime,
il dit non au professeur,
il est debout,
on le questionne,
et tous les problèmes sont posés,
soudain le fou rire le prend,
et il efface tout,
les chiffres et les mots,
les dates et les noms,
les phrases et les pièges,
et malgré les menaces du maître,
sous les huées des enfants prodiges,
avec des craies de toutes les couleurs,
sur le tableau noir du malheur,
il dessine le visage du bonheur.
Jacques Prévert
Il s’ennuie à l’école, après son certificat d’études, il la quitte. Il multiplie les petits boulots. Son père le pousse vers le théâtre et sa mère l’initie à la lecture. Jacques développe son goût pour la littérature.
Il est mobilisé en 1920, il effectue son service militaire à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle) avant d’être envoyé à Istanbul. De retour à Paris, il multiplie les petits travaux, notamment au grand magasin Le Bon Marché. Hostile à toutes formes d’oppression, il est antimilitariste et anticlérical.
Quelques années plus tard, autour de 1925, il fréquente les surréalistes : Robert Desnos, Louis Aragon, André Breton… Il apprécie leur non-conformisme sans pour autant adhérer activement à leur mouvement, il veut conserver son indépendance. Il devient un poète populaire grâce à son langage familier, ses jeux de mots, ses calembours, ses lapsus… Il aime énumérer des objets ou des individus comme dans le poème « Inventaire ».
Certains de ses poèmes ont été mis en musique dés 1935 par Joseph Kosma : « Les Feuilles mortes », « Les enfants qui s’aiment » ou « Le miroir brisé », interprétés par Juliette Gréco, Yves Montand, Les Frères Jacques ou Agnès Capri… Son recueil « Paroles » publié en 1946 connaît immédiatement un immense succès. Ses poèmes sont sur toutes les lèvres : « La pêche à la baleine », « Le cancre », « Barbara »… Après l’échec d’un premier mariage avec son amie d’enfance, Simone Dienne, il a épousé en 1947 Janine Tricotet avec qui il a eu une fille, Michèle, née en 1946.
Cette figure incontournable de la littérature française s’est éteinte le 11 avril 1977 des suites d’un cancer des poumons ; il était alors en compagnie de sa femme dans leur maison d’Omonville-la-Petite dans la Manche que l’on peut visiter aujourd’hui. Il a été enterré dans le cimetière de cette petite commune normande où sa femme et de sa fille l’ont rejoint.Cette année de nombreuses manifestations sont organisées pour lui rendre hommage, on peut citer :
Jacques Prévert en BD. Une bande dessinée a marqué le lancement de cette année hommage. Le biopic (film biographique) « Jacques Prévert n’est pas un poète » est écrit par Christian Cailleaux, il y retrace la jeunesse de Prévert.
« Prévert l’Inventaire ». Le chanteur Gabriel Villa avec son spectacle « Prévert, l’inventaire » joue dans toute la France pour parler de sa rencontre avec Prévert il y a plus de cinquante ans. C’était dans les années 1960 ; très vite ils nouent des liens d’amitié, le poète décide d’écrire des chansons pour son ami. Cependant ce n’est qu’à partir de 2008 que Gabriel chante enfin Prévert.
Les transports se mettent aux poèmes. La RATP en partenariat avec l’association sur la succession de Jacques Prévert et les éditions Gallimard lui rendent hommage avec une campagne d’affichage sur les quais de toutes les lignes RATP, dans les bus d’Ile-de-France et sur certaines rames.
Geneviève Lacotte