Jeux olympiques et rassemblement à Lourdes
Il y a un an tout juste, fin octobre 2023, se tenait à Lourdes le rassemblement Kerygma, réunissant trois mille catholiques de toutes régions de France, prêtres et religieux et laïcs au service de l’Eglise. Tous rassemblés pour quatre jours hors du temps, hors de la course frénétique de nos vies quotidiennes, pour prier, se recueillir et réfléchir tous ensemble à la mission reçue du pape : porter le Kérygme, annoncer la bonne nouvelle « ici chez nous et dans le monde entier », selon le refrain de la chanson « hymne » du rassemblement.
Lors des tables rondes, des ateliers, sur le chemin de la basilique ou même à table, j’ai pu rencontrer des croyants de toutes origines, de tous âges, de toutes les régions depuis les plus rurales jusqu’à l’hyper centre parisien, des prêtres, des religieuses, des laïcs, et même des laïcs (ingénieur, médecin) dont le chemin de vie les a menés à la prêtrise. Chacun investi à sa manière dans l’Eglise par le catéchisme, le catéchuménat, l’accompagnement des gens du voyage, des personnes démunies, l’encadrement des scouts, ou même la communication de l’Eglise sur les réseaux sociaux. Pas des « surhommes » ou des « surfemmes », mais une multitude de lumières qui m’ont fait prendre conscience de la richesse de notre église, de son incroyable énergie et de son optimisme.
En plus de ces dialogues engagés avec les autres participants, les sessions plénières ont été l’occasion de réfléchir ensemble à l’évolution de notre Eglise et de notre société. Parmi les orateurs, le cardinal Bustillo, évêque d’Ajaccio, a évoqué le retour à la simplicité, au calme, à la gratuité du don de soi qui est la clé de notre bonheur individuel et collectif, bien plus que la quête frénétique de la possession matérielle, de bien-être « marchandisé » ou des « coaching de vie » vantés par les mirages publicitaires. En un mot, retrouver l’opportunité d’« être », et non pas seulement toujours de « faire ». Dans un monde où la tentation est forte de céder à la négativité, volontiers entretenue par des médias anxiogènes ou des politiciens jouant avec les peurs, c’est cette bonne nouvelle, cette bénédiction (littéralement « dire le bien ») au cœur de notre foi qui fait des nous tous des messagers de paix, de joie et d’enthousiasme. L’héritage qui me restera de ce rassemblement Kerygma est : « soyons témoins de cette bonne nouvelle, porteurs de ce message d’optimisme, d’amour fraternel, de générosité et de gratuité dans le don de soi. »
Cet été, j’ai eu la chance de participer à la grande aventure des Volontaires de Paris 2024, durant les Jeux olympiques et paralympiques. Et bien que dans un contexte totalement différent, j’ai retrouvé chez ces volontaires (eux aussi de tous âges, de toutes nationalités, de tous milieux) cette même envie d’œuvrer pour les autres, cet engagement gratuit pour porter le sourire, la joie et l’enthousiasme aux visiteurs du monde entier venus à Paris. Le parallèle que j’ai pu tisser de ces deux riches aventures est que cette flamme existe en chacun de nous, quels que soient notre origine, notre âge ou notre milieu. Croyant ou pas, pratiquant ou pas, expérimenté ou pas, nous pouvons tous être porteurs de ce message de paix fraternelle, d’entraide et de joie, et nous mettre à œuvrer pour les autres.
A nous tous désormais de nous engager pour semer et faire germer toutes ces initiatives, ces « petites pousses » qui deviendront grandes, sans en négliger aucune, sans en mépriser aucune, car c’est l’énergie de tous ces petits ruisseaux qui feront nos grandes rivières.
Emmanuel Blanvillain
Note : toutes les vidéos, les chants, les conférences du rassemblement Kerygma sont disponibles sur le lien :
https://catechese.catholique.fr/demarche-kerygma/programme-rassemblement-kerygma-boite-a-outils/