Jules César, notre premier historien
Nous avons une dette envers Jules César parce qu’il nous a fait « entrer dans l’histoire » c’est-à-dire ce moment où les évènements corroborent avec des textes. Sans lui, que saurions-nous de nos ancêtres les Gaulois, de cette « Gaule chevelue » si convoitée par les Romains et que Jules César leur livrera avec leur chef Vercingétorix en 52 av JC, « Gaule chevelue » par opposition aux glabres Romains.
Plantons le décor
Nos ancêtres, que Jules César appelle Gaulois, sont en fait des Celtes installés sur notre sol depuis plus de mille ans ; ils n’ont pas d’écriture et nous ne les connaissons qu’à travers les récits des Grecs et des Romains. Ils sont organisés en tribus et chacune élit son chef. Ce sont de remarquables cultivateurs et éleveurs réputés dans le monde antique, d’habiles artisans qui très tôt, ont su travailler le métal. Ce sont aussi d’excellents gastronomes, amateurs de poissons, de jambon fumé, ils gavent les oies pour en savourer le foie ! A l’opposé des Grecs et des Romains, surtout philosophes, les Gaulois apprécient le chant et la poésie ; leurs « bardes », hommes ou femmes, composent pour les chefs ou les fêtes des chants lyriques ou épiques. Ils croient à l’immortalité de l’âme et leurs dieux, proches de la nature, habitent fontaines et forêts où sont célébrées les fêtes religieuses car ils n’ont pas de temple. Les druides, qui sont aussi médecins, sont très respectés et les décisions politiques et militaires sont prises lors des grandes assemblées qu’ils président.
Quant à l’Italie voisine, elle est dominée par Rome fondée en 753 av. JC par Romulus qui en fut le premier roi. Les Romains, toujours avides d’étendre leur pouvoir, ne se contentent pas de la « botte italienne » mais s’implantent peu à peu sur tout le bassin méditerranéen, puis en Gaule et en Belgique, apportant ce qu’on a coutume d’appeler la « civilisation romaine ». L’empire, appelé tout d’abord « principat », est le nom donné à la troisième période de l’histoire de Rome, après celle des rois (753-509 av. JC), puis de la République (509-27 av. JC). Le principat fut instauré par Octave qui prendra le nom d’Auguste lequel signifie « consacré par les augures » en s’attribuant le nom d’imperator (40 av.JC). C’est un petit neveu et fils adoptif du non moins célèbre Jules César.
Caius Julius César est né à Rome d’une riche famille patricienne, en juillet 100 av. JC, et sera assassiné en 44 av. JC, par Brutus, son fils adoptif, dans cette même ville. A 17 ans, il est prêtre de Jupiter. Il apprend le métier des armes Grâce à l’appui de la plèbe (le peuple) et d’une armée de trente-neuf légions qui lui fut toujours fidèle, il établit à Rome une véritable dictature en utilisant à son profit les institutions républicaines. Avec Pompée et Crassus, le financier, il forma le premier triumvirat et fut élu consul en 59 av. JC. Pour assouvir sa soif de gloire et ses besoins financiers, il obtint le proconsulat, la Gaule cisalpine et la Narbonnaise (Provence) et entreprit la conquête d’abord de l’Angleterre puis de la Gaule.
Mais ce n’est pas une mince affaire de réduire les tribus Gauloises qui, pour affamer les troupes ennemies, n’hésitent pas à brûler leurs villes et villages. Vercingétorix sait que les légions romaines sont éprouvées par leurs défaites dont Gergovie ; il décide donc de donner un assaut final à Alésia et c’est la catastrophe ; il est incarcéré à Rome et, comble de l’humiliation, enchaîné il doit participer au triomphe de César. A la mort de Crassus, César ne veut pas se soumettre aux exigences de Pompée, « il franchit le Rubicon » et marche sur Rome dont il devient le seul maître : pontifex maximus, imperator ; consul à vie quasi divinisé de son vivant, il n’en mourra pas moins assassiné dans le théâtre de Pompée.
Excellent orateur et grand écrivain, César a laissé les célèbres « Commentaires de la guerre des Gaules et de la guerre civile ». Il prenait dit-on ou faisait prendre des notes quotidiennes et rédigeait sur le champ : ce sont des sources précieuses dont la véracité n’est pas contestée même si elles font bonne place à la glorification de l’auteur. Les jeunes latinistes d’autrefois planchaient d’abord sur des extraits de la Guerre des Gaules avant de passer aux Annales de Tacite, plus trapus. Rien à voir avec le latin de nos livres de messe, taxé de « latin de cuisine » d’un abord plus facile.