Juziers

Il est difficile de préciser comment s’appelait le village de Juziers à l’époque gauloise mais dès l’époque gallo-romaine apparaissent, dans un grand nombre de chartes, les noms de Juziacum, Gizeium, Jusiaci…que nous traduisons par Juziers.

Le Xème siècle marque un tournant dans l’histoire de Juziers.

Tout d’abord, en 922, le chroniqueur Flodoard rapporte les nombreux miracles qui s’accomplissaient dans l’église Saint Pierre au village de Gesedis en Parisis, « depuis bientôt quatre ans, époque à laquelle quelques poils de la barbe de saint Pierre y avaient été déposés ». Mais c’est avec La comtesse Letgarde que Juziers entre dans l’histoire car elle va jouer un rôle capital sur la destinée du village. Elle a reçu de son père Herbert II, comte de Vermandois, les terres de Juziers. Au déclin de sa vie, Letgarde songe à assurer dans l’au-delà son bonheur et celui des siens et pour s’attirer les faveurs du Juge suprême, le 5 février 978 elle donne Juziers à la grande abbaye Saint-Père-en-Vallée de Chartres, abandonnant ainsi ses droits féodaux aux abbés qui de ce jour jusqu’à la Révolution assureront la gestion de Juziers.

Du prieuré au centre du Bourg.

Afin de faciliter l’administration de ce domaine éloigné de Chartres, l’abbaye fonde un prieuré puis décide d’édifier une nouvelle église à l’emplacement de l’ancien sanctuaire dédié à saint Pierre ; elle conserve encore aujourd’hui sa nef romane du XIIème siècle, son chœur gothique du XIIème, et un clocher remonté sur le croisillon sud au XVIIIème, suite à l’effondrement de celui d’origine. Après les dégradations de la Révolution, d’importantes restaurations sont entreprises au XIXème siècle grâce à l’appui de M Baroche, ministre de Napoléon III. Le prieuré reste, même après le départ des moines, propriété des seigneurs de Juziers, abbés ou laïcs jusqu’à sa vente comme « bien national » en 1790. La commune de Juziers acquiert la parcelle nord de l’église avec les anciennes écuries, afin d’y construire le « Centre du Bourg », inauguré en 2003.

Le Second Empire, une période faste pour Juziers

Au Second Empire Juziers connaît une certaine notoriété car deux ministres habitent notre village : M. Baroche, au château de la Sergenterie et M. Delangle dans celui du Bourg. En 1850, l’église visitée par Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques, est classée et grâce à l’appui de M Baroche, d’importantes subventions permettent sa restauration.

L’époque moderne

En 1881, le hameau de La Chartre est soustrait de la commune de Juziers pour être rattaché à celle de Breuil-en-Vexin. Ce hameau est lié à l’histoire de saint Gaucher qui y fut mis en nourrice, fit ses études sans doute au prieuré de Gargenville avant de partir en Limousin
« pour vivre plus en union avec Dieu ». Au hameau de la Chartre la chapelle qui lui était dédiée a disparu, ne reste que sa fontaine avec sa statue qui a connu bien des avatars ! En 1953 Juziers sera amputée, au profit d’Aubergenville, de vingt hectares qu’elle possédait sur la rive gauche de la Seine

L’événement marquant de la fin du XIXème siècle est l’arrivée du train qui a nécessité 683 expropriations, soit plus de dix hectares. La « halte de Juziers » est inaugurée en 1892 après trois ans de travaux et, grâce au chemin de fer, la vie de nombreux Juziérois se modifie.

En 1900 construction de la nouvelle mairie avec de part et d’autre l’école des filles et celle des garçons ; le legs de Rose Bily en a permis la réalisation. Pour faciliter la vie quotidienne, des lavoirs installés dans chacun des hameaux jadis indépendants, sont aujourd’hui, sauf Apremont, reliés au centre dit « Juziers-la-Ville ».

La vigne (290 ha environ)  représentait l’essentiel de l’activité agricole jusqu’à la fin du XIXème siècle où elle a fait place aux vergers. Juziers reste jusqu’à la dernière guerre essentiellement agricole mais aujourd’hui on ne compte qu’un seul agriculteur. Des belles propriétés d’avant guerre il ne reste que Le Mesnil  et les Granges car le château du Bourg est transformé en appartements et la Sergenterie a fait place au groupe scolaire. Une chapelle, dédiée à sainte Rita, a été inaugurée en 1992 remplaçant celle du château.

La deuxième moitié du XXème siècle a vu une croissance démographique importante : la population de Juziers passe de 1 200 habitants dans les années 1950 à 3 752 au dernier recensement.

Quelques personnalités qui ont vécu à Juziers : Léon Chausson qui crée avec Jules Poliet la première cimenterie en 1901 ; Berthe Morisot, peintre impressionniste ; Ferdinand Bac, illustrateur de renommée.

Pour plus d’informations,  « Juziers dans l’histoire » édition JDH

 

Pour plus d’informations,  « Juziers dans l’histoire » édition JDH

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