La « Cave aux fées » à Breuil-en-Vexin, une sépulture fertile en légendes
Pas évidente à trouver cette allée sépulcrale dite la « Cave aux fées ». Néanmoins elle se trouve le long d’un petit chemin rural situé à la sortie de Brueil-en-Vexin, direction Sailly.
Sur place, une plaque raconte les multiples facettes de ce site étrange, classé monument historique en 1957 et propriété de la commune depuis 2006.
Cette « Cave aux fées » terrorisa des générations de villageois croyant que le lieu était le domaine des fées dont la seule occupation consistait à effrayer les passants. On y parlait aussi d’apparitions lors de nuits très noires et d’une vache blanche venant piétiner les champs avoisinants. On dit aussi que ce lieu aurait servi d’abri à un personnage fantastique sans tête, nommé Blaisot, courant la campagne pendant la nuit en poussant d’horribles cris pour égarer les voyageurs isolés.
Plus scientifiquement, cette allée de pierres, qui était couverte à l’origine par une dalle, est en fait une ancienne sépulture collective du Néolithique récent (2 200 ans avant Jésus-Christ).
Elle est découverte au milieu du XVIIème siècle et méticuleusement fouillée en 1889 par le préhistorien français Adrien de Mortillet (1853-1931). Il met au jour des ossements qui le conduisent à estimer à cent cinquante le nombre d’inhumations pratiquées ici. Des objets sont également trouvés : haches, lames de silex, perles en os, tessons de poterie, …
Semi-enterrée à flanc de coteau, l’allée mesure quatorze mètres de long, un mètre cinquante de large et jusqu’à deux mètres cinquante de profondeur. Seule subsiste la chambre funéraire constituée de grandes dalles verticales soutenues par des murets de pierres sèches. La dalle d’entrée est percée d’un trou avec feuillure que venait autrefois condamner un bouchon en pierre. L’antichambre, si elle a existé, a depuis disparu. Les archives font état de la présence des dalles de couverture jusqu’au XVIIIème siècle.
Vous pouvez accéder librement à ce site. Mais mieux vaut laisser sa voiture dans le bourg et arpenter le chemin à pied, le long de la RD 913, après la rue de la Poste.