La commune de Paris
Le 19 juillet 1870, la France entre en guerre contre la Prusse. Les troupes de Napoléon III sont défaites le 2 septembre à Sedan : l’empereur est fait prisonnier et sa déchéance est votée par les députés. Le Second Empire s’écroule et la IIIème république est déclarée le 4 septembre sur la place de l’hôtel de ville de Paris.
Le 18 janvier 1871, l’Empire allemand est proclamé dans la galerie des glaces du château de Versailles. Un gouvernement provisoire se met en place à la signature de l’armistice le 28 janvier. Mais il est partagé entre les partisans de Gambetta, appelés Communards, qui veulent continuer la guerre et ceux d’Adolphe Thiers, surnommés Versaillais car l’Assemblée nationale siège à Versailles, qui veulent la paix. Pour autant, la guerre avec la Prusse n’est pas encore terminée et Paris est assiégé pendant plus de quatre mois. Le froid et la faim rendent ce siège particulièrement difficile pour les Parisiens contraints de se nourrir de chevaux, de chats, de chiens, de rats et même des animaux du jardin des plantes : chameaux, éléphants, antilopes…
Naissance de la Commune
Certains Parisiens refusent de se rendre et se cotisent pour acheter des canons et défendre la ville. Le 18 mars, Adolphe Thiers envoie l’armée pour s’emparer des deux cents vingt-sept canons installés sur la butte Montmartre. La manœuvre est mal préparée et échoue : les officiers sont désarmés et tués par la foule. C’est le début de la Commune de Paris, une insurrection de plus de deux mois qui met la capitale à feu et à sang. L’hôtel de ville, le palais des Tuileries sont incendiés, on se bat au corps à corps, les barricades s’élèvent dans les rues…
La fin des combats
Le mouvement fut renversé au cours de la « Semaine sanglante », du 21 au 27 mai. Ces journées furent l’objet de très nombreux massacres. La répression fut très dure avec maintes condamnations à mort et déportations. Un des symboles de ces massacres : le mur des Fédérés dans le cimetière du Père-Lachaise où cent quarante-sept fédérés ont étés tués et jetés dans une fosse commune au pied de ce mur.
Durant ces soixante-douze jours d’affrontement au cours desquels environ vingt mille personnes ont trouvé la mort, des personnalités ou futures personnalités ont participé à cette révolution comme Louise Michel, militante féministe et anarchiste surnommée la « Vierge Rouge », Jules Vallès, journaliste écrivain qui a créé le journal « Le cri du peuple », Gustave Courbet, artiste fondateur de la peinture réaliste, Édouard Vaillant qui s’est occupé de l’école pour qu’elle devienne laïque et accueille davantage de filles… Évoquons aussi Eugène Pottier, auteur du chant révolutionnaire « l’Internationale » et Jean-Baptiste Clément, parolier du « Temps des cerises »…
Le Sacré-Cœur
La construction de la basilique et ses motivations seront longuement débattues à une époque où la laïcité prend une ampleur croissante en France. Une fois la situation apaisée, on décide d’ériger la basilique sur la butte Montmartre longtemps considérée comme le lieu symbolique de l’écrasement sanglant des Communards par les Versaillais et où saint Denis a été décapité.
Néanmoins, déclarée d’utilité publique par une loi votée le 24 juillet 1873, le bâtiment est achevé en 1923.
Bien que parfois décrié par certains qui voient dans son architecture un « gâteau surmonté de Chantilly », le Sacré-Cœur est aujourd’hui bien installé dans le paysage parisien et fait le bonheur des Montmartrois autant que des touristes : c’est le deuxième monument parisien le plus visité après Notre-Dame.
La basilique du Sacré-Cœur vient d’être inscrite aux monuments historiques. Cela devrait lui permettre d’être classée au premier semestre de cette année.