La merveilleuse, la terrifiante
Je viens d’avoir la chance extraordinaire de vivre quinze jours à rencontrer les peuples indien et népalais en « pérégrinant » sur les pas du Bouddha. Ce voyage d’études m’a donné de m’émerveiller devant la beauté de ces deux pays et leurs richesses culturelles, spirituelles, et historiques. Un missionnaire sur place nous décrit cette Inde qu’il aime tant comme « la merveilleuse et la terrifiante ». En rentrant en France, devant les colonnes des journaux, je reprends ces mots pour décrire notre Eglise… merveilleuse et terrifiante à la fois.
Les superbes visages d’enfants et jeunes souriants et paisibles, non abîmés encore par nos fléaux de consommation et de connexion occidentaux, ces couleurs superbes dont se parent les femmes indiennes, au milieu d’une pauvreté matérielle qui déverse les amas d’immondices servant de matelas aux plus rejetés des rues…, les personnes lourdement handicapées montrées comme en vitrine pour gagner quelques roupies au milieu des magnifiques processions des moines bouddhistes aux couleurs vives dans un recueillement bouleversant… Cette Inde est merveilleuse et terrifiante à la fois.
Comme notre Eglise, terrifiante par certains de ses membres sources de tous ces scandales nauséabonds. Eglise en même temps merveilleuse par ces prêtres, religieuses et laïques chrétiens qui, au nom de Jésus, choisissent d’abandonner leur confort occidental pour aller partager la misère de ces plus pauvres parmi les pauvres. Quelle joie de pouvoir m’émerveiller de la rencontre de ces sœurs de mère Térésa qui prennent soin des corps et des âmes des mourants abandonnés dans les caniveaux. Et de cet ami prêtre, le père Laurent, arrivé en Inde en septembre pour passer sa vie au milieu de plus de deux mille enfants lourdement handicapés qui pensaient ne plus avoir droit à une dignité humaine. Merci à ces chrétiens de nous montrer le vrai visage de l’Eglise, témoin de l’Amour de Dieu pour chacun de ses enfants.