L’appel du 18 juin 1940
La France a perdu une bataille !
Mais la France n’a pas perdu la guerre » !
10 mai 1940
L’armée allemande passe à l’attaque à travers la forêt des Ardennes. Les Français surpris refluent et en juin, le front est rompu. S’étant illustré à la tête de la 4ème Division cuirassée en contenant les Allemands à Abbeville (du 27 au 30 mai), le colonel Charles de Gaulle est nommé général de brigade et entre dans le gouvernement de Paul Reynaud le 5 juin, comme sous-secrétaire d’Etat à la Défense nationale et à la Guerre.
La situation en France est critique. Des millions de civils fuient face à la débâcle militaire et l’avancée des troupes allemandes qui défilent à Paris le 14 juin. Le gouvernement français s’installe à Bordeaux. Le 16, le général est envoyé en mission à Londres pour demander au Premier ministre britannique des renforts maritimes et aériens. Winston Churchill accepte le principe d’une union franco-britannique. A son retour, de Gaulle apprend la démission du président du Conseil Paul Reynaud et son remplacement par le maréchal Pétain qui s’apprête à négocier les conditions d’un armistice avec l’Allemagne.
Refusant la défaite, le général retourne à Londres dès le 17 juin pour y poursuivre le combat.
L’appel
Grâce à l’appui de Churchill, le général de Gaulle est autorisé à intervenir sur les ondes de la BBC. Le 18 juin au soir, il s’adresse à la population française et lance un appel à poursuivre le combat. Dans son discours, il tente de rassurer. Il appelle à la résistance à l’occupant allemand car pour lui, « cette guerre est une guerre mondiale » et la défaite de la France ne signifie pas la victoire du Troisième Reich.
Ce premier appel bénéficie d’une faible audience en métropole : des millions de Français fuient leur domicile ou n’ont pas l’habitude d’écouter la radio anglaise, et à ce moment-là, peu de journaux retranscrivent les paroles d’un général dont le visage reste inconnu du public.
Charles de Gaulle réitère son appel à plusieurs reprises pendant ce mois de juin et constitue avec le soutien des Britanniques, une organisation de résistance extérieure : la France Libre.
L’appel est enfin entendu et retranscrit dans la presse locale. Dès l’été 1940, des milliers de volontaires rejoignent les rangs des Forces Françaises Libres à Londres. Ils poursuivent le combat contre le nazisme aux côtés des Alliés sous le commandement du général qui devint par la suite chef de la Résistance.
Considéré aujourd’hui comme l’acte fondateur de la France Libre, l’évènement, célébré chaque année depuis 1941, est devenu un symbole du refus de la défaite et des conséquences dramatiques de l’armistice.