Le catéchuménat, un signe d’Évangile
On appelle catéchumènes, des personnes adultes qui demandent le baptême. Sur Meulan-Triel, nous avons une trentaine de catéchumènes, avec une moyenne d’âge vers 35-40 ans. Comment expliquer cette augmentation générale ? Sans doute que le nombre de baptêmes de bébés diminuant, de plus en plus de jeunes se posent la question de la foi.
C’est une démarche personnelle. Le chemin dure près de deux ans. Ces futurs baptisés viennent un jour frapper à la porte de l’Eglise. Personne n’est allé les chercher. Ils peuvent venir et repartir. C’est une démarche libre. Cette liberté dans la demande et sur le chemin est un beau signe de Dieu. Car Dieu ne force jamais personne à le suivre. Nous vivons comme un printemps de l’Église avec le catéchuménat. Nous avons quitté une religion sociologique où le baptême était systématique et où on montrait du doigt ceux qui n’allaient pas à l’église. Nous accueillons aujourd’hui des démarches personnelles et libres, basées sur des convictions et des appels de Dieu dans la conscience de chacun. Ainsi, nous retrouvons et nous vivons le parfum de l’Évangile, où Jésus appelle ses disciples à le suivre : « Si tu veux…viens et suis-moi ».
Fini le baptême par automatisme et par tradition pour faire comme la grand-mère. Et que vive une communauté de croyants touchée par l’appel de Dieu. Nous sortons d’une civilisation chrétienne qui a eu ses bons et ses mauvais côtés. L’alliance du goupillon et du trône, du politique et du religieux n’est jamais bonne. On le voit encore dans certaines théocraties. Une civilisation chrétienne n’empêche pas les mauvais croyants et les guerres de religion.
Ce processus de séparation du religieux et du politique, amorcé avec la Révolution française, approfondi avec la loi de séparation en 1905, se poursuit. Certains parlent avec tristesse de déchristianisation. Je me réjouis plutôt d’un retour à l’Évangile, d’une purification de l’Église. Comme dans les premiers temps, il s’agit de vivre une vie authentique de communauté croyante. Jésus n’a jamais dit : soyez les plus nombreux possibles, soyez une puissance temporelle ! Il a dit : « Soyez sel de la terre, lumière du monde ». Il n’y a pas besoin de beaucoup de sel pour donner du goût. Notre force vient de Dieu, de son Amour. Cette force se révèle dans notre faiblesse car quand nous sommes forts humainement, nous sommes tentés de nous appuyer sur nous-mêmes et non sur Dieu. La force de l’Amour de Dieu se révèle au paroxysme sur la Croix, dans la faiblesse de l’Homme Jésus.
Les catéchumènes qui viennent frapper à la porte nous étonnent. D’où vient ce désir ? Dieu les appelle. Ils nous invitent à mieux vivre l’Évangile des Béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur, heureux les doux, heureux les artisans de paix, heureux les miséricordieux… le Royaume de Dieu est à eux ».
Frère Baudoin, prêtre