La maison
Je connais depuis plusieurs décades madame Monique Talkovski-Rabaud rencontrée avec son mari Jean-Jacques Rabaud, aujourd’hui décédé, également excellent poète, dans les cercles classiques parisiens.
Voici donc, de cette dame, à laquelle ce n’est que justice de donner la parole.
LA MAISON
« Vois comme le matin réveille la campagne
Et combien il fait doux et frais tout à la fois! »
Mais tes regards vont loin, plus loin, vers la montagne
Où t’attend la maison proche d’un petit bois.
C’est l’heure où le clocher hardiment carillonne
Le miracle d’amour et de fidélité;
C’est dimanche! et pour un court instant on s’étonne
De voir revivre un peu ce hameau déserté.
Quatre « feux » comme on dit en terre cévenole!
Mais il n’en est que deux au vécu permanent;
Des deux toits endormis, le plus petit somnole…
u crois le découvrir presque à chaque tournant!
Le portail est fermé. Dans le jardin en fête,
Parmi l’herbe à foison, fleurs, arbres sont vivants;
Une chatte parfois mais longuement s’arrête
Guettant, sans se lasser, quelques chers arrivants…
Ce matin, c’est dimanche… et le train qui m’emporte
Vers des cieux moins cléments, se presse d’arriver;
La maison au soleil dont j’ai fermé la porte
Est présente en mon cœur comme en ces lieux rêvés.
Extrait de L’espérance obstinée
Monique TalkovskI-Rabaud