Absence
Le poème de ce mois-ci s’adresse personnellement aux personnes jeunes et relate la détresse, voire l’abandon de beaucoup de personnes âgées. Œuvre de monsieur François Vacher, membre de l’Académie des Poètes Classiques de France, il est tiré de la revue « l’Albatros ».
Absence
Mes chers enfants, que je regrette
Votre départ de ce logis !
N’avez-vous pas de nostalgie
De vous trouver loin de nos fêtes ?
Vous n’avez pas de l’océan
Certes franchi la plaine immense,
Mais pouvons-nous vivre céans
Sans que nous pèse votre absence ?
Vous préférez vivre là-bas
Au sein des fièvres citadines.
Ce doit vous être un dur combat :
L’une au bureau, l’autre à l’usine.
Ce doit vous être bien cruel
comme on arrive au bout de l’an
De ne pouvoir dorénavant
Vous joindre à nous à la Noël !…
Je prends souci de votre mère,
De qui les forces ont baissé.
Elle regrette son passé
Et ses pensées sont bien amères !
Le grand concert du jour de l’An,
Nous l’écoutons toujours ensemble.
J’ai dans ma main sa main qui tremble.
Et je surveille son pas lent.
C’est en faisant nos promenades
Que nous songeons le plus à vous,
A votre enfance, à vos gambades,
A tous vos jeux auprès de nous.
N’oubliez pas vos pères et mères,
Qui, comme on dit, n’ont plus vingt ans !
Sachant combien ils vous espèrent,
Venez les voir de temps en temps !
François Vacher