Les voleurs de cerise
« Et quand reviendra le temps des cerises… »
En juin bien sûr, et … nous y voilà. Ainsi peut se révéler l’opportunité de ce poème de Jean Havel, poète lorrain, que j’emprunte à la revue « Les Coulisses » éditée par l’association « Arts et Lettres de France » :
LES VOLEURS DE CERISES
Couché dans mon verger sur un tapis de mousse
Je suis bien sûr en train … de me la couler douce,
Du moins c’est ce que l’on peut croire au premier abord
En me voyant ainsi les pieds sur un rebord.
Non je ne cherche pas à voir si l’herbe pousse
Ou si le ver de terre a le rhume et qu’il tousse
Mais suis sur le qui-vive afin de « créceller »*
Quand un vol d’étourneaux s’abat pour me voler.
Ils arrivent nombreux chaparder mes cerises,
Font le tout sous mon nez et les plus belles prises,
Celles du haut de l’arbre aux joues gorgées de jus
Tous les ans sont pour eux, moi je n’en aurai plus.
Bien sûr je suis déçu mais grâce à mes crécelles
Nos bocaux sont tous pleins, j’ai sauvé les plus belles
Car sans ces deux jouets, de vrais petits joyaux,
Ils ne m’auraient laissé…qu’un gros tas de noyaux.
Jean Havel (57)
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- « Créceller » : verbe non mentionné au Larousse mais, chez nous, en Lorraine, nous avons des « crécelleurs » et donc nous pouvons « créceller ». Qu’on se le dise.