Ecriture
Nous continuons à ouvrir nos colonnes à des poètes d’inspirations diverses. Ce mois-ci, c’est Nalie Portier d’Hardricourt qui nous entraîne sur les chemins de l’écriture.
Ecriture
Quand j’écris, que je laisse, mes doigts sur le clavier,
Exprimer d’une caresse, sur les touches, le vivier,
De mes pensées vivantes, folles et turbulentes,
Je me sens transportée, le temps n’existe plus,
La ronde de mes idées, m’emporte loin de ma rue,
Comme un vent facétieux, des propos me traversent,
D’images dans les yeux, et sans que je ne perce,
Le mystère qui les mène jusqu’à mes doigts fébriles,
Qui transmettent sans peine, les pépites qui brillent.
Je me laisse porter, c’est joyeux, c’est grisant,
Les mots coulent sans heurter d’obstacles en passant,
Ils roulent allègrement, sans jamais que je sache,
Vers quoi ils se dirigent, ils me poussent dans ma tâche,
Je m’y attèle bien vite car c’est un vrai bonheur,
Tous ces mots qui crépitent, dans le fond de mon cœur,
Accompagnant leur jeu je me retrouve enfant,
Tout au bord d’un ruisseau, à sauter en plein vent,
Comme un poisson dans l’eau, léger et bondissant.
L’écriture me procure, un bien-être enivrant,
C’est de l’énergie pure, un soin rajeunissant,
Je cours, je vire, je volte, dans le flot des pensées,
Et j’en ressors, chaque fois, un peu plus libérée,
Libérée de mes actes, de souvenirs profonds,
C’est comme brûler un pacte, une vieille chanson,
Qui collait à ma peau, mais qui n’a plus sa place,
Et qui part à vau-l’eau puis doucement s’efface,
Me laissant toute neuve, un sourire sur ma face.
Quelle joie d’aligner ainsi sur mon écran,
Une vive farandole de phrases s’animant,
Qui suivent leur propre cours et leur propre chemin,
Moi je les accompagne en leur prêtant mes mains,
Et quand au bout d’un temps, je relis mes écrits,
C’est pleine d’étonnement, que j’en prends connaissance,
Comme si une autre moi, avait donné naissance,
A ce cadeau du ciel aux accents inédits,
Termes qui se révèlent, langage du paradis.
Une histoire inconnue dont je me fais l’écho,
Prend forme tout à coup et se traduit en mots,
Je la suis, la regarde et me laisse séduire,
La découvrant plus tard, je ne peux qu’en sourire,
Et être en gratitude du génie qui m’habite,
Inexorablement, il me souffle la suite,
Je ne sais d’où il vient, ça n’a pas d’importance,
Du moment qu’il soutient, la joyeuse insouciance,
Et la légèreté de mon exquise transe.
Nalie Portier, Hardricourt
Issu de « Poèmes pour l’âme » tome 1, Edition lulu.com