La source bleue
Pour donner à nouveau la parole à une dame, c’est madame Odile Coche-Dury, viticultrice à Meursault (Côte d’Or), poétesse classique, que je vous présenterai aujourd’hui, avec son poème :
Sous les ombrages frais, près d’une onde paisible,
Le rêve d’un poète est d’arrêter le temps,
Dans le vallon boisé par la fée invisible
Qui plante la forêt pour s’abriter des vents.
Au rocher qui sourit de sa bouche entrouverte,
Nous cherchions sa présence au reflet scintillant,
L’image à la psyché de cette eau bleue ou verte.
Tout demeura muet sur son charme attrayant.
Serait-elle endormie au Pays de Morphée ?
En surface un frisson révéla son sommeil
Et Dieu sait comme est douce une haleine de fée,
Nous nous gardâmes bien de causer son éveil.
Mystérieuse Adry, nous aimons ton silence.
La rivière est un lac, ton lit, ton grand miroir.
En ces lieux inspirés, nous retrouvons l’enfance,
Les contes enchantés de Maman dans le soir.
Qu’importe si le Val est à cinquante lieues !
Je n’oublierai ce jour, ce mirage d’été
Où la fée en repos dans une source bleue
M’accorda le bienfait de sa sérénité.
Odile Coche-Dury