L’éternel retour
Pour débuter cette année, je vous propose un poème composé par un jeune Triellois, Thibault Legois.
Hymnus pro Epiphania
Hymne pour l’Epiphanie.
e fut un clair matin que le soleil pointait,
Nouveau par les brouillards, les brumes éclaircies :
L’enfant contre sa mère en ses voiles bleuis,
Chaque roi vêtu d’or et de pourpre partait.
Ô Dieu, voici l’hommage d’un prince élevé,
Des gens tenant d’un bras les vieilles espérances,
Qui de ses hauts palais étendant ses puissances,
Vous tend leur humble gloire à votre immensité.
Combien cette union nous fut pleine d’attraits !
Le grand et le petit se joignent ; cette vie,
Connaîtra la Vertu qui ce jour nous paraît,
Jubilant comme au sable on jubile des pluies.
Dans nos églises, Dieu, pour votre gloire sises,
Reposent vos Présents comme reposerait,
Un enfant au berceau d’où chacun reconnaît,
Comme en ces lieux sacrés votre Présence exquise.
N’êtes-vous pas, ô Dieu, par ces journées bénies,
Le même qui jadis les mages recevait ;
Si vous êtes ce jour le même que l’on sait,
Recevez notre hommage, ô Dieu, ô vous, Marie.
Ô Dieu, voici l’hommage d’un prince approchant,
Jetant ses capes d’or, de mille œuvres ouvrées,
Rejetant les poussières de sable tombées,
Pour vous en mieux couvrir, ô Christ, en vous souriant.
Ne serait-ce pas, Dieu, quand la Vierge Marie,
Fut ainsi revêtue, vous ayant enfanté ;
Qu’on honora Joseph et ses mille bontés ;
Qu’aux anges scintillants des empyrées bénies,
Les pauvres alentour, les courageux bergers,
Tous alors, répondirent ; que la paix promise,
Souffla dans ce moment la douceur de ses brises,
Tous ayant reconnu votre Être en ce diapré,
Votre culte nouveau ? Car il nous fait aussi,
D’un pain sécable, Vous, seule divinité ;
Ou l’exemple probant de votre charité,
Qui honore le pauvre ainsi que Jésus-Christ ?
Ô Dieu qui ce matin fûtes resplendissant,
Qui fûtes aperçu comme Dieu et enfant,
Vous-même en cette vie, de grâces accordées,
Couvrez nos pauvres âmes de robes sacrées.
Voici le jour ; passons. Car au bras de Marie,
Heureuse qu’il sourit, ses yeux sont refermés,
Le petit se rendort, aux membres fatigués,
Oubliant les moments de son Epiphanie.
Ô Dieu, certes, l’on sait, que bordé en ces châles,
Le petit ne retient rien des honneurs ducales,
Mais plutôt le sourire attendri d’alentour,
Vous avez choisi, Dieu, d’être un enfant ce jour,
Alors en ces levées de douceurs matinales,
Recevez mon baiser, ô Petit doux d’amour.
Thibault Legois