Le pape François nous parle : Amoris Laetitia
A l’occasion de la publication, le 8 mars dernier, de l’Exhortation apostolique post-synodale AMORIS LAETITIA du Saint Père François adressée aux évêques, aux prêtres et aux diacres, aux personnes consacrées, aux époux chrétiens et à tous les fidèles laïcs sur l’amour dans la famille, nous voudrions, au travers de quelques extraits, vous encourager à vous rendre sur le site du Vatican pour découvrir la richesse de la réflexion de l’Eglise sur « La joie de l’amour » (traduction d’Amoris Laetitia).
Après une introduction dont voici quelques extraits :
1. La joie de l’amour qui est vécue dans les familles est aussi la joie de l’Église. Comme l’ont indiqué les Pères synodaux, malgré les nombreux signes de crise du mariage, « le désir de famille reste vif, spécialement chez les jeunes, et motive l’Église ». Comme réponse à cette aspiration, « l’annonce chrétienne qui concerne la famille est vraiment une bonne nouvelle ».
2. Le parcours synodal a permis d’exposer la situation des familles dans le monde actuel, d’élargir notre regard et de raviver notre conscience de l’importance du mariage ainsi que de la famille. En même temps, la complexité des thèmes abordés nous a montré la nécessité de continuer à approfondir librement certaines questions doctrinales, morales, spirituelles et pastorales…
Le texte se divise ensuite en huit chapitres. Le pape ouvre l’Exhortation par un chapitre inspiré des Écritures. Il prend ensuite « en considération la situation actuelle des familles en vue de garder les pieds sur terre » puis, dans une troisième partie, le pape rappelle « certains éléments fondamentaux de l’enseignement de l’Église sur le mariage et la famille ». Viennent ensuite deux chapitres centraux, consacrés à l’amour. S’inspirant d’expériences évoquées lors des Synodes, le pape François propose « certains parcours pastoraux », puis consacre un chapitre particulier à l’éducation des enfants. En cette Année de la miséricorde, il invite « au discernement pastoral face à des situations qui ne répondent pas pleinement à ce que le Seigneur nous propose ». Il termine son texte par des éléments de spiritualité familiale.
Voici deux thèmes que nous avons extraits de ces huit chapitres, l’un pour lequel le regard de l’Eglise n’est pas toujours bien connu, voire caricaturé, l’autre qui montre l’ouverture de l’Eglise après le travail de réflexion du Synode :
Dans le chapitre IV : La dimension érotique de l’amour
150. Tout cela nous conduit à parler de la vie sexuelle du couple. Dieu lui-même a créé la sexualité qui est un don merveilleux fait à ses créatures. Lorsqu’on l’entretient et qu’on évite sa déviance, c’est pour empêcher que ne se produise l’« appauvrissement d’une valeur authentique ». Saint Jean-Paul II a rejeté l’idée que l’enseignement de l’Église conduit à « une négation de la valeur du sexe humain », ou que simplement il le tolère en raison des « exigences d’une nécessaire procréation ». Le besoin sexuel des époux n’est pas objet de mépris, « il ne s’agit, en aucune manière, de mettre en question ce besoin ».
152. Par conséquent, nous ne pouvons considérer en aucune façon la dimension érotique de l’amour comme un mal permis ou comme un poids à tolérer pour le bien de la famille, mais comme un don de Dieu qui embellit la rencontre des époux. Étant une passion sublimée par un amour qui admire la dignité de l’autre, elle conduit à être « une pleine et authentique affirmation de l’amour » qui nous montre de quelle merveille est capable le cœur humain, et ainsi pour un moment, « on sent que l’existence humaine a été un succès ».
Dans le chapitre VIII : Le discernement des situations dites irrégulières.
296. Le Synode s’est référé à diverses situations de fragilité ou d’imperfection. À ce sujet, je voudrais rappeler ici quelque chose dont j’ai voulu faire clairement part à toute l’Église pour que nous ne nous trompions pas de chemin : « Deux logiques parcourent toute l’histoire de l’Église : exclure et réintégrer […]. La route de l’Église, depuis le Concile de Jérusalem, est toujours celle de Jésus : celle de la miséricorde et de l’intégration […]. La route de l’Église est celle de ne condamner personne éternellement ; de répandre la miséricorde de Dieu sur toutes les personnes qui la demandent d’un cœur sincère … Car la charité véritable est toujours imméritée, inconditionnelle et gratuite ! Donc, « il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations ; il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition ».
299. J’accueille les considérations de beaucoup de Pères synodaux, qui ont voulu signaler que « les baptisés divorcés et remariés civilement doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes selon les diverses façons possibles, en évitant toute occasion de scandale. La logique de l’intégration est la clef de leur accompagnement pastoral, afin que non seulement ils sachent qu’ils appartiennent au Corps du Christ qu’est l’Église, mais qu’ils puissent en avoir une joyeuse et féconde expérience. Ce sont des baptisés, ce sont des frères et des sœurs, l’Esprit Saint déverse en eux des dons et des charismes pour le bien de tous. Leur participation peut s’exprimer dans divers services ecclésiaux : il convient donc de discerner quelles sont, parmi les diverses formes d’exclusions actuellement pratiquées dans les domaines liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel, celles qui peuvent être dépassées. Non seulement ils ne doivent pas se sentir excommuniés, mais ils peuvent vivre et mûrir comme membres vivants de l’Église, la sentant comme une mère qui les accueille toujours, qui s’occupe d’eux avec beaucoup d’affection et qui les encourage sur le chemin de la vie et de l’Évangile. Cette intégration est nécessaire également pour le soin et l’éducation chrétienne de leurs enfants, qui doivent être considérés comme les plus importants ».
Il est très frustrant d’évoquer à travers ces très courts extraits, un document si riche en réflexion, en discernement, en recherche de vérité et de miséricorde pour le bonheur des couples, des enfants et de la famille.