Le soleil, un bon … oui, mais aussi mauvais ami
Beaucoup d’entre vous, partis en vacance l’été dernier, êtes revenus en regrettant « le manque de soleil… » ; c’est vrai que nous avons tous besoin, ne fut-ce que pour le moral, de ce « soleil » qui participe à vivre plus agréablement nos moments de loisirs, mais connaissez–vous tous les dangers qu’il peut engendrer ?
Le soleil, cette grosse étoile, 1,4 millions de km de diamètre soit 110 fois la terre, composée à 99 % d’hydrogène et d’hélium et située à près de 150 millions de km de nous, nous éclaire et nous réchauffe en nous envoyant un rayonnement dans lequel on trouve tout le spectre, de l’ultraviolet lointain aux ondes hertziennes (ce sont celles qui sont utilisées pour la radio), en passant par le visible et les rayons infrarouges. Nous connaissons, ou peut-être avons entendu parler surtout des premiers, les ultra violets (UV). Ces derniers sont de deux sortes, les UVA, les plus abondants mais les moins énergétiques, ils sont responsables du vieillissement de la peau, et les UVB, beaucoup moins présents mais plus dangereux, ils sont entre autres à l’origine des coups de soleil.
A la base de la synthèse de la vitamine D et de la mélatonine.
Le soleil est notre unique source naturelle de lumière ; il est donc à l’origine de nombreux bienfaits. C’est lui qui, grâce aux UVB, permet la synthèse de la vitamine D, celle qui participe à la fortification des os en fixant le calcium et le phosphore, évitant le rachitisme, l’ostéoporose et favorisant la croissance. Il faut savoir que pour que cette synthèse soit réalisée, quinze à trente minutes d’exposition par jour sont suffisantes. Le soleil assure aussi la régulation de notre horloge interne basée sur un cycle de vingt-quatre heures, la durée d’une journée. Du même coup, c’est encore lui qui, en passant par l’épiphyse, une petite glande située dans le cerveau, synthétise en fin de journée la mélatonine, l’hormone qui favorise l’endormissement et synchronise notre sommeil.
Une autre conséquence de l’action de la lumière est la photothérapie, c’est-à-dire le traitement par les rayons solaires de certaines maladies comme le psoriasis ou l’eczéma, mais dans ce cas il est nécessaire d’aller dans une cabine qui va permettre le dosage des UVA et B. Si l’on ajoute une très nette amélioration du moral, un lien entre lumière et dépression a même pu être démontré, la baisse de l’hyperactivité, et un impact non négligeable sur l’éveil et la compréhension, on peut mesurer l’importance du soleil dans notre vie quotidienne, mais …comme toutes les bonnes choses, il ne faut pas en abuser et une surexposition peut générer beaucoup de maladies dont nous avons pris conscience depuis peu de temps.
Insolation, cancers, allergies, attention à la surexposition !
La plus connue est sans doute l’insolation. C’est une défaillance du système de thermorégulation de l’organisme situé dans l’hypothalamus, conséquence la plus rapide d’une longue exposition au soleil, qui peut engendrer un syndrome inflammatoire et libérer des substances qui vont entraîner une dilatation des vaisseaux et provoquer ce que l’on appelle l’état de choc qui peut mettre en jeu le processus vital.
Les yeux sont aussi une des cibles les plus sensibles aux rayons solaires. Traversés intégralement par les UV, ils en absorbent une grande partie. Surtout lorsqu’ils ont moins de 12 ans, les enfants ne les filtrent pas, ce qui a pour conséquence des effets directs (ophtalmie ou coup de soleil sur la paupière) et surtout retardés (cataracte, DMLA…) très graves.
Une exposition longue ou fréquente peut aussi provoquer des allergies de plus en plus constatées ; elles concernent maintenant 10 à 20 % de la population, en particulier les femmes entre 15 et 35 ans. Enfin le soleil peut être responsable de plusieurs types de cancers, les plus connus étant les mélanomes, qui peuvent s’avérer dangereux dans près de 20 % des cas.
Peaux mates, peaux bronzées, attention tout de même !
Pour vous protéger de tous ces effets néfastes du soleil, il existe bien sûr des protections : lunettes pour les yeux, chapeaux, vêtements repoussant ou absorbant les UV et crèmes solaires de tous types pour la peau.
Avant de conclure, j’aimerais faire le point sur quelques idées reçues qui peuvent avoir de graves conséquences. Attention, ce n’est parce que vous êtes bronzé(e) que vous êtes protégé(e) ! Votre peau est certes moins sensible au coup de soleil ; la mélanine du bronzage absorbe une partie des UVB, mais pas les UVA, ce qui vous fait courir le risque d’un cancer ou d’un vieillissement prématuré de la peau. De la même façon, ce n’est pas parce que vous avez une peau mate que vous n’avez pas besoin de protection. Votre pigmentation naturelle vous protège, mais ne vous met pas à l’abri de dommages cutanés. Ce n’est pas non plus parce que vous êtes derrière une vitre qu’il faut croire que vous ne risquez rien, les UVA (encore eux !) vont la traverser et la peau est encore une fois en danger (sauf si la vitre a subi un traitement anti-UV). Enfin, contrairement à ce que beaucoup croient, la baignade ne protège pas des coups de soleil. L’eau fraiche peut prévenir du coup de chaleur ou de l’insolation, mais pas du coup de soleil, soyez prudent !
Voilà, j’espère que ces quelques informations et petites précisions vous permettront de profiter pleinement de cet astre, tant chanté par les poètes et si important pour notre moral, bon bronzage …en toute sécurité !