Le tai-chi

Le tai-chi me transporte au-delà des courants

C’est comme une autre porte que j’ouvre en cet instant

Et je n’ai plus de nom, ni de temps, ni d’espace

C’est une autre nation d’où mon corps se déplace

Mon présent se transforme, mon être se déploie

Et mes pensées s’endorment, l’énergie prend le pas

Pour lentement m’amener à toucher à mi-voix

La douceur surannée d’une conscience au-delà

 

Je me laisse guider par la magie subtile

Des gestes enchainés et l’ombre qui scintille

Comme un maître entrainé qui discret accompagne

Les mouvements affinés, je suis une montagne

Un oiseau, un archer, une grue qui s’envole

Un serpent ventre à terre, un tigre qui rigole

Et qui de ses oreilles indique la direction

A cheval sur la mer plonge dans la passion

 

Alors je me déverse en fluides sensations

L’énergie me traverse et change le scénario

Que j’avais inventé bien au-delà des mots

Pour vivre au quotidien toutes mes obligations

Les contraintes s’éloignent, ne reste que le plaisir

Dans l’âme que je soigne par la joie et le rire

Et qui se laisse faire car telle est son destin

C’est un besoin primaire que je tiens dans ma main.

 

Les murs changent de couleur, le ciel devient plus vaste

Mes yeux sont des lueurs qui nagent dans les eaux chastes

Et s’en reviennent au port, chargés de mille trésors

Qui nourrissent le monde dont ils transmutent le corps

Et la douceur se pose sur la terre endormie

Qui en fait son écrin, son cocon ou son nid

 

Alors les vibrations que j’ai pu irradier

Effleurent doucement les sphères d’à côté

De caresses subtiles, furtives et colorées

Qui apaisent les colères et les peines oubliées

Pour créer peu à peu comme si de rien n’était

Des petites bulles de joie, petits flocons de paix.

 

Nalie Portier, Hardricourt, le 27 mars 2018

Issu de « Poèmes pour l’âme » tome 4 lulu.com

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