Le Temps Ordinaire
Le lundi qui suit le baptême du Christ, fêté cette année le 13 janvier, nous entrons dans « le temps ordinaire », un mot que nous n’aimons guère car il évoque ce qui est courant, habituel, banal. Et puis il y entre la nostalgie des belles fêtes de Noël et de Pâques : on range la crèche et ses santons, on remise le cierge pascal, mais est-ce pour autant plonger dans la grisaille du quotidien ? Ce temps « tempus per annum », le long de l’année, est une invitation à vivre pleinement, en profondeur le mystère du Salut en Jésus-Christ, dans l’ordinaire de nos vies. Afin que les chrétiens entrent dans ce mystère, l’Eglise a instauré un calendrier liturgique dont la dernière mise au point remonte à 1969. Il est établi sur deux cycles : le sanctoral, secondaire, constitué par les fêtes d’un certain nombre de saints, environ deux cents et le temporal, cycle de base qui couvre tous les jours de l’année. Notre « temps ordinaire » fait partie de ce dernier. Une place de choix y est réservée aux grandes fêtes du Christ : Noël et Pâques.
Comme il se doit, l’année liturgique commence avec le temps de l’Avent, du latin « adventus » (arrivée), quatre semaines de préparation à Noël, fête de la Naissance de Jésus. Vient ensuite « le temps de Noël », du 25 décembre jusqu’au Baptême du Christ.
Le dimanche après le premier janvier est célébrée l’Epiphanie et dans l’octave, huit jours après, le baptême du Christ. Le lundi suivant s’ouvre notre « temps ordinaire » qui couvre cinq à neuf semaines selon la date de Pâques. Ce temps ordinaire s’interrompt pour Pâques où, comme pour Noël, il y a un temps de préparation, c’est le Carême qui s’ouvre le mercredi des Cendres. La Résurrection du Christ, évènement fondateur de la foi des chrétiens, est célébrée durant les cinquante jours qui vont de Pâques à la Pentecôte, englobant la fête de l’Ascension du Christ, le jeudi de la sixième semaine.
Puis revient le second cycle du temps ordinaire qui, selon les années, se déploie sur vingt cinq à vingt-neuf semaines ; c’est le temps de l’Eglise. Il nous fait progresser dans la connaissance et la compréhension des grands textes bibliques grâce à une lecture continue des épîtres et des évangiles de l’année en cours, A, B ou C cette année. Ce cycle a prééminence sur le sanctoral, excepté pour les « solennités » grandes fêtes du Seigneur, de la Vierge et des saints. En semaine, on célèbre toujours les fêtes et les mémoires « obligatoires » mais pour le reste on a le choix entre les messes du temps ordinaire et les « mémoires » ou les dévotions diverses dites « votives ».
Le calendrier liturgique ne ressemble pas à tous les autres, il est une invitation à vivre, au cours de toute l’année le mystère du Salut annoncé par le Christ.
Oui, le temps dit ordinaire n’a d’ordinaire que son nom car l’Eglise est une mère attentive qui nous guide chaque jour, nous évitant de sombrer dans le train-train quotidien.
Notons que la couleur liturgique de ce temps est le vert, celle de l’espérance !