Le transport fluvial
Le transport fluvial en France est un mode de transport pour les marchandises et les passagers, qui utilise le réseau de canaux et de rivières navigables situé sur le territoire national. Avec 7,4 milliards de tonnes-kilomètre (statistiques 2009), il tient une place secondaire par rapport aux transports routier et ferroviaire. Cinquante pour cent de ce trafic est concentré sur le bassin de la Seine qui met en relation deux grands ports : Rouen et Le Havre, avec une zone de consommation importante, l’Ile-de-France et une région de production céréalière de premier plan. Les marchandises les plus transportées sont des matériaux de construction
(32 %), énergétiques (15 %), les conteneurs, colis lourds et véhicules (9 %), les produits chimiques et métallurgiques.
Toutefois, la France, bien que possédant le plus long réseau de voies navigables d’Europe, ne l’utilise pas suffisamment, notamment pour le transport de marchandises. Notre transport par voie fluviale est moins exploité que dans les pays voisins : Allemagne (64 Mds t-km), la Belgique (8,75 Mds t-km) et les Pays-Bas (45 Mds t-km). Cela s’explique par le manque de canaux de liaison entre certaines parties du réseau qui, de plus, n’est pas adapté aux normes européennes. Se sont ajoutés le déclin de la production de charbon, celui de l’industrie sidérurgique et le choix du nucléaire dans la production d’énergie qui ont rapidement fait tomber les volumes transportés, déjà malmenés par l’accroissement du transport routier.
Cependant, le projet du canal Seine-Nord de l’Europe qui doit relier le bassin parisien au réseau fluvial du Nord et du Benelux par une voie à grand gabarit permettra le passage de convois de 4 400 tonnes. Ce canal, long de 106 km, large de 54 m et profond de 4,5 m, devrait en principe être ouvert en 2016, si toutefois le début des travaux prévu cette année n’est pas une nouvelle fois repoussé. Quatre ports fluviaux doivent être construits près de Péronne, Cambrai, Noyon et Nesle. Le trafic prévu à l’horizon 2020 est de 12 à 15 millions de tonnes par an.
Dans notre région, le port de Limay-Porcheville, mis en service en 1970, dépend du port autonome de Paris. Ses accès au bassin navigable de la Seine et de ses affluents, la Marne et l’Oise, ainsi que sa proximité de l’autoroute A 13 et de la voie ferrée Paris-Mantes, en font le premier port fluviomaritime d’Ile-de-France ; il reçoit des caboteurs de 2 500 tonnes.
Entre Paris et Rouen, la Seine est bordée d’îles où viennent se divertir et se reposer les habitants de Paris et de ses environs ; aux beaux jours, des bateaux de plaisance, des jets et autres skis nautiques sillonnent le fleuve, parfois au grand dam des riverains. C’est aussi le « terrain de sport » des clubs d’aviron (Meulan-Hardricourt), de voiliers (Les Mureaux et Vaux sur Seine).
N’oublions pas Conflans Sainte-Honorine, considérée comme la capitale française de la batellerie. Tous les ans au mois de juin est célébrée une fête intitulée « Pardon national de la batellerie ». À cette occasion, un flambeau allumé sur la Tombe du Soldat inconnu à Paris, descend la Seine accompagné d’un cortège de bateaux jusqu’à Conflans afin d’allumer une grande vasque disposée devant le monument aux morts de la batellerie.
Le projet du Grand Paris vise à transformer l’agglomération parisienne en une grande métropole mondiale. Le Conseil général des Yvelines veut remettre son atout fluvial sur le devant de la scène et lui attribuer une place centrale dans la politique sociale et touristique qu’il entend mener sur son territoire.