Le Tunnel sous la Manche
Le 6 mai 2014 on a célébré le vingtième anniversaire du tunnel franco-britannique. Vingt ans après son inauguration, cette réalisation reste une formidable aventure industrielle ; douze mille personnes ont participé au creusement du plus long tunnel sous-marin qui s’étend sur 50 kilomètres dont 38 percés sous la mer.
Relier l’Angleterre à la France, c’est un projet vieux de deux siècles. Dès le début des années 1800, l’ingénieur Albert Mathieu-Favier en avait conçu l’idée avec même une île artificielle au milieu de la Manche. Il fut suivi par de nombreuses autres ébauches. Mais il faudra attendre 1856 pour que le premier projet sérieux soit soumis à Napoléon III et à la reine Victoria qui l’accepteront. Malheureusement, la guerre de 1870 éclate et tout est remis en question.
Ce n’est qu’au moment de l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand en mai 1981 que le dossier sera rouvert. Et ce seront finalement le premier ministre britannique, Margaret Thatcher et le président Mitterrand qui valideront le projet « Lien fixe trans-manche » le 20 janvier 1986.
La construction du tunnel se déroule du 15 décembre 1987 au 10 décembre 1993. La jonction entre les deux équipes s’est faite le 1er décembre 1990. Le tunnel a été inauguré le 6 mai 1994 par la reine Elisabeth II et François Mitterrand et mis en service le 19 mai 1994.
Les travaux ont été réalisés principalement à l’aide de tunneliers qui ont creusé trois galeries sur une longueur totale cumulée de 148 kilomètres à une profondeur de 40 mètres sous le lit de la mer (profondeur maximale de 107,3 mètres sous le niveau moyen de la mer).
Ces trois galeries se composent de deux tunnels ferroviaires de 7,6 mètres de diamètre, un pour chaque sens de circulation et un tunnel de service entre les deux ferroviaires de 4,8 mètres de diamètre dans lequel circulent des véhicules spéciaux. Ils sont reliés entre eux tous les 375 mètres par des rameaux de communication qui permettent de relier les tunnels ferroviaires au tunnel destiné à l’entretien et au secours.
Deux communications situées au tiers du parcours, permettent de faire passer les trains d’une galerie à l’autre en cas de nécessité (entretien, incidents).
Quatre sortes de trains circulent dans les tunnels : les trains à grande vitesse, les transports de véhicules autres que les camions, les transports de camions et les trains de fret.
Les navettes de camions et celles de véhicules de loisirs ne roulent qu’à 140 km/h maximum, les trains à grande vitesse Eurostar peuvent atteindre 160 km/h. Ils mettent 26 minutes pour traverser le tunnel ou encore 34 minutes du quai de départ à celui d’arrivée.