L’Eglise honore ses saints
Le calendrier liturgique catholique, élaboré au fil des siècles et dont la dernière réforme date du Concile Vatican II, se déploie sur deux cycles différents : le temporal et le sanctoral. Le premier nous est bien connu car, centré sur la vie du Christ, il prend une place prééminente le dimanche et aux grandes fêtes ; il atteint son sommet le jour de Pâques.
Arrêtons-nous sur le cycle sanctoral ou secondaire qui est constitué par les fêtes d’environ deux cents saints choisis parmi les quelques quarante mille connus. Leur fête est en principe célébrée le jour anniversaire de leur mort, c’est-à-dire de leur naissance au ciel et pour les anonymes, la Toussaint, le 1er novembre, qui les englobe dans une même liturgie, différente de celle dite des Morts, le 2 novembre.
Dans son calendrier liturgique, l’Eglise a établi une certaine hiérarchie. Il y a tout d’abord
– les solennités ou très grandes fêtes qui l’emportent sur toutes les autres y compris les dimanches ; elles ne comportent que cinq saints : la Vierge, saint Joseph, saints Pierre et Paul, saint Jean-Baptiste et la Toussaint ;
– les fêtes, rappelant soit un évènement soit un saint ; elles ne priment pas sur le dimanche et les solennités mais si elles tombent ces jours-là, on peut les déplacer à la veille ou au lendemain. On y compte vingt et un saints : les apôtres, les évangélistes et les tout premiers martyrs. Au-delà de ces deux catégories, il y a :
– les Mémoires ou commémorations qui comptent soixante-deux saints et enfin
– les Mémoires ad libitum, c’est-à-dire facultatives, qui concernent une centaine de saints.
Par rapport à l’immense foule dont parle l’Apocalypse, c’est peu et c’est pourquoi fut instaurée la Toussaint, fixée au 1er novembre au VIIIe siècle.
Les Eglises nationales et diocésaines peuvent inscrire à leur calendrier propre des solennités, fêtes ou mémoires ne figurant pas au calendrier romain mais dont le culte est une tradition locale : ainsi en France, les saints Remi, Yves, Césaire d’Arles et les saintes Geneviève, Bernadette, Jeanne d’Arc.
Pour terminer, comment ne pas évoquer Saint Gaucher, canonisé en 1194 et inscrit depuis dix ans au calendrier de notre diocèse car né à Meulan, il passa son enfance à Juziers où la fontaine de la Chartre, dite miraculeuse, (Brueil-en-Vexin) conserve vivant son souvenir.
Parmi les saints bien de chez nous, nous fêtons le 19 mai Saint Yves.
Né au manoir de Kermartin, près de Tréguier, Yves Hélory fit des études de théologie à Paris. Il sera curé, toujours dans le Trégor et « officiel », c’est-à-dire juge ecclésiastique à Tréguier et Rennes. On disait que c’était un juge modèle « avocat mais pas voleur, chose étonnante pour le peuple ». Il défendait les pauvres et les opprimés et a été choisi comme patron des avocats et gens de loi. Son culte est très populaire en Bretagne et à Minily-Tréguier où il est né, s’est développé un pèlerinage et « le pardon des pauvres » le 19 mai.
Bonne fête à notre rédacteur en chef !